« Tant que l’Oncle Sam est contre toi, tu sais que es tu un bon gars ! » Tel est l’un des commentaires adressé à Fidel Castro par Malcolm X, lors de leur unique rencontre, un événement historique.
En septembre 1960, Fidel Castro se rend aux États-Unis dans le but de s’adresser à l’Assemblée générale des Nations unies. C’est dans ce cadre et en tant que membre de tête d’un comité d’accueil mis en place à Harlem quelques semaines plus tôt, que Malcolm X rencontre Fidel Castro. Le but de cette union qui regroupe un nombre important de Noirs, est de rencontrer les chefs d’État, principalement africains, qui vont s’adresser à l’Assemblée générale de l’ONU. Trois pays africains deviendront membres de l’ONU à l’occasion de cette session.
Voici quelques propos recueillis par le journaliste Ralph D.Matthews, présent lors de cette rencontre historique.
À propos de l’Afrique :
« A-t-on des nouvelles de Lumumba? » s’enquit Castro. Malcolm X répondit par un grand sourire en entendant le nom du dirigeant congolais. Castro leva alors la main: « Nous allons essayer de le défendre (Lumumba) énergiquement ».
« J’espère que Lumumba séjournera ici au Theresa ».
« Il y a 14 nations africaines qui font leur entrée à l’Assemblée. Nous sommes latino-américains. Nous sommes leurs frères. »
À propos des noirs nord-américains :
« Castro lutte contre la discrimination à Cuba, partout. »
« Notre peuple change. Nous sommes désormais un des peuples les plus libres du monde. »
« Vous êtes dépourvus de vos droits et vous les réclamez. »
« Aux États-Unis, les noirs ont plus de conscience politique, une vision claire des choses plus claire que quiconque. »
À propos des relations entre les États-Unis et Cuba :
En réponse à l’affirmation de Malcolm X selon laquelle « Tant que l’Oncle Sam est contre toi, tu sais que tu es un bon gars », le docteur Castro répondit: « Pas l’Oncle Sam, mais ceux qui contrôlent ici les revues et les journaux. »
Cette rencontre fraternelle fut riche en réflexions philosophiques et politiques. Elle fut pour eux l’occasion d’échanger sur le sort de Cuba, du peuple afro-américain, de Lumumba et de l’Afrique.