Suite au décès d’Alton Sterling à Bâton-Rouge en Louisiane et de Philando Castile à Falcon Heights dans le Minnesota, tous deux tués par la police en moins de 48 heures d’intervalle, alors qu’ils ne portaient pas d’arme sur eux, cinq policiers ont à leur tour été pris pour cible, lors d’un rassemblement contre les violences policières qui se déroulait à Dallas, ce jeudi 7 juillet 2016.
Environ 258 Afro-américains ont été assassinés par la police américaine l’année dernière, et 123 l’ont été depuis le début de l’année 2016. Selon le magazine Quartz, en comparaison, c’est bien plus que le nombre de noirs lynchés par des Blancs, chaque année, durant la ségrégation.
Pour rappel, la ségrégation raciale aux États-Unis s’est étalée sur près d’un siècle de (1876-1965), générant d’innombrables injustices, notamment avec les lois Jim Craw* abolies par le Civil Rights Act de 1964. Ces lois, série d’arrêtés et de règlements promulgués généralement dans les municipalités, octroyaient des droits aux citoyens en fonction de leur appartenance raciale, touchant tous les domaines de la vie citoyenne (services et transports publics, droit de vote, école). En réalité, ces lois favorisaient la population blanche au détriment des Afro-américains.
Durant cette période, de nombreux noirs furent lynchés et cyniquement pris en photo par leurs meurtriers blancs, qui exhibaient fièrement leurs corps, parfois brûlés, pendant au bout d’une corde, confère la fameux “Strange Fruit” de Billie Holliday, célèbre chanteuse afro-américaine de blues et de jazz.
Selon l’Université Tuskegee en Alabama, ce sont donc près de 2.911 Afro-américains qui ont été assassinés entre 1890 et 1965, soit 39 personnes par an en moyenne, contre 258 personnes abattues par la police en 2015…
Le site du magazine Mother Jones quant à lui, prend concentre son étude sur les personnes tuées par des policiers à New York entre 2000 et 2011 :
Black people are overwhelmingly represented among those fired upon or struck by police gunfire http://t.co/XG8U4BwsCGpic.twitter.com/k4R49ee1p3
— Mother Jones (@MotherJones) 4 décembre 2014
Force est de constater que le terrorisme d’État, loin de s’essouffler, a encore de beaux jours devant lui.
*Le nom Jim Crow vient de la chanson “Jump Jim Crow” écrite en 1828 par Thomas Dartmouth « Daddy » Rice, un émigrant anglais aux États-Unis, le premier à se produire en public en se noircissant le visage et les mains.
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