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Arrêtée à l’aéroport Charles de Gaulle, la chanteuse lyrique, Pretty Yende, dénonce les violences policières françaises

par Deborah

24 juin 2021

Dans un long post publié sur les réseaux sociaux, la célèbre artiste lyrique sud-africaine, Pretty Yende, explique avoir été retenue par la police à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Elle accuse les forces de l’ordre française de discrimination et de brutalité.

Arrivée de Milan, la Soprano Sud-Africaine Pretty Yende affirme avoir été retenue à la frontière française. « J’ai été déshabillée et fouillée comme une criminelle et mise en cellule de rétention au niveau des douanes du terminal 2B » s’est indignée l’artiste de 36 ans. « Je suis une des personnes très très chanceuses d’être en vie pour voir la lumière du jour malgré les mauvais traitements (…) la torture psychologique et des commentaires racistes très injurieux dans un pays auquel j’ai tant ouvert mon cœur », a écrit Pretty Yende sur les réseaux sociaux.

Capture d’écran du long post de Pretty Yende sur instagram

Pretty Yende qui interprète Amina dans La Somnambule au Théâtre des Champs-Elysées depuis le 15 juin, explique s’être rendu à Milan afin d’obtenir un permis de séjour qui autorise sa présence sur le territoire français. Son calvaire commence lorsqu’elle doit présenter à l’aéroport, le document attestant sa régularité dont elle est en possession. Mais selon les autorités frontalières, Pretty Yende aurait présenté un passeport sud-africain sans visa lui autorisant l’entrée en France. Une version que l’artiste lyrique conteste. « J’avais tous les documents nécessaires qui me permettent de me déplacer librement et de travailler depuis 2009. J’ai un permis de séjour italien, qui est en train d’être renouvelé, ainsi qu’un permis italien de résidence temporaire, que j’ai présenté à la police aux frontières » s’insurge Mme Yende.

Privée de ses affaires dont son téléphone portable, des agents ne lui aurait proposé qu’un téléphone fixe pour contacter ses proches. Ils lui auraient demandé « d’écrire les numéros de ma famille proche et de mes amis », explique la soprano.

L’artiste a alors demandé si elle était « prisonnière », ce à quoi les autorités lui ont répondu « oui ». « J’étais alors emplie de nombreuses pensées négatives. L’une d’elles était : “Ça y est, c’est le jour où ma famille va recevoir une dépouille et personne ne saura ce qui m’est réellement arrivé. », confie la jeune femme.

Bouleversée, la chanteuse n’a pas hésité à faire un parallèle avec les cas de violences policières et de racisme : « les violences policières sont réelles pour quelqu’un qui me ressemble ».

L’artiste a posté une photo de son passeport sud-africain sur instagram

Selon son avocat, la détention de Pretty Yende « est absolument illégitime, car le citoyen étranger était en possession d’un permis de résidence valide délivré par les autorités italiennes (préfecture de police de Milan) ». Il ajoute que « Le permis de résidence, sous forme papier, précisément pour permettre à la chanteuse de circuler en dehors du territoire italien, est valide jusqu’au 20 septembre 2021 […] Il n’y a pas d’erreur dans les données, et aucun doute quant à sa validité et sa véracité. »

De son coté, la police aux frontières a refusé de commenter les accusations de brutalité et de racisme portées par la chanteuse lyrique. Elle a indiqué qu’« aucun incident » n’avait été signalé par Pretty Yende lors de sa présence au sein des locaux de police.