Pour les marques de luxe, choisir leurs égéries est une délicate mission. En effet, celles-ci sont censées représenter l’enseigne en terme d’image, d’où leur importance.
À partir des années 90, on constate une discrimination quant au choix des égéries: des mannequins fades, sans caractéristiques physiques particulières sont systématiquement mis en avant, ce qui confère au milieu de la mode un côté hautain, élitiste et monotone.
Avant cette période, de nombreux mannequins noirs sont sous les feux des projecteurs
Naomi Sims, véritable icône du mouvement “Black Is Beautiful”, a d’ailleurs fait la couverture de Vogue et du Fashion of The Times en novembre 1968. S’en suit une multitude de unes de magazines américains à son effigie tels que Cosmopolitan, Life et McCall’s.

En 1987, la très célèbre Naomi Campbell est la deuxième femme noire à poser en couverture du modeux magazine Vogue.
Le créateur Yves Saint-Laurent, grand adepte de l’exposition de la beauté noire dans sa diversité, choisit le mannequin ivoirien Rebecca Ayoko comme muse, de 1980 à 1990. C’est donc suite à cette période, qu’un manque d’audace se fait ressentir.
Une diversité s’impose, afin de ne pas tomber dans des habitudes linéaires

Ce renouveau tant attendu apparaît réellement après 2010. En 2014, Lupita Nyong’o (@lupitanyongo) devient la première égérie noire de la marque française Lancôme. La même année, la chanteuse Alicia Keys (@aliciakeys) collabore avec Givenchy et prête également son image au parfum Dahlia Divin. Un an plus tard, c’est au tour de la pop star Rihanna (@badgalriri) de faire son entrée dans l’histoire de la mode, en devenant la première égérie noire de Dior.

La rentrée 2015-2016 s’inscrit donc dans ce courant de renouveau, en témoignent les choix des égéries des maisons de haute couture: Amandla Stenberg (@amandlastenberg) pour Stella McCartney, Zoë Kravitz pour Yves Saint-Laurent, Jaden Smith (@christiaingrey) pour Louis Vuitton et Willow Smith (@willowsmith)pour la Maison Chanel.
Il est indéniable que la coiffure du mannequin qui se veut parfois identitaire, n’a plus besoin d’être conforme aux standards de la société (voir cet article).
Finie le règne des coupes et coiffures banales et sans relief ! Willow Smith et son frère Jaden arborent des dreadlocks, Zoë Kravitz s’approprie le style grunge de son père Lenny, rock star incontournable, avec ses belles et longues tresses couleur corbeau, tandis que la charismatique Amandla Stenberg s’expose en afro.




Les mannequins noirs bookés pour publicités, affiches, couvertures de magazines, parfums et défilés de haute couture se font de plus en plus visibles. Ronde, mince, noire, blanche, métisse, tous les types de beauté sont désormais célébrées. Adieu les diktats !