Beyonce: féminisme soumis aux diktats économiques ou hypocrisie des critiques ?

Beyonce, la star planétaire qu’on ne présente plus fascine, émerveille, fait fantasmer mais parvient paradoxalement à exaspérer et horripiler ceux qui voient en elle tout, sauf l’incarnation du Féminisme. Féminisme d’affaire pour certains, quand d’autres y voient juste l’expression artistique « hypersensualisée » des luttes qu’elle est censée représenter.

 

On ne peut pas plaire à tout le monde et il arrive un moment où la controverse que suscite une icône internationale telle que Beyonce, nous donne l’occasion de nous poser les bonnes questions dans une société américaine en pleine transformation et en proie à des revendications à la fois économiques et identitaires, sur fond de ségrégation raciale, époque troublée par des guerres violentes de prédation.

Pour de nombreux Afro-américains, Beyonce est perçue comme étant une survivante impactante de la société actuelle, sur le plan artistique mais aussi économique, de par ses initiatives. Certains tabloïds auraient sans doute souhaité qu’elle mène une vie familiale dissolue comme Madonna  ou qu’elle ait une carrière en dents-de-scie comme Britney Spears, mais non, Beyonce a bel et bien les pieds sur terre et le vent en poupe !

 

Ivy Park, la marque qui dérange

Beyonce agace car elle semble définitivement avoir compris les rouages du système: on pourrait la comparer à une Diana Ross ou une Tina Turner qui n’ont eu de cesse de recevoir des coups, au sens propre comme au figuré, tout au long de leurs carrières or, il n’en est rien la concernant…

rs_1024x759-160418151442-1024-beyonce-ivy-park-collection Il est cependant nécessaire d’aller en profondeur pour comprendre ce qui pousse certains critiques à dézinguer la chanteuse milliardaire qu’une partie de la communauté afro entrevoit comme son porte parole, tout en exigeant d’elle plus d’authenticité. Il est légitime de se poser des questions sans pour autant tomber dans le piège de la critique facile, mais en rattachant chacune de ces interrogations à l’évolution de la société et au regard de ses rapports de force qui marginalisent et/ou instrumentalisent les minorités, dont la communauté afro (américaine) en particulier.

 

Ces critiques faites à l’encontre de la ligne de vêtements Ivy Park fabriqués au Sri Lanka à faible coût, surgissent-elles en raison du positionnement féministe et activiste de Beyonce ? S’agit-il d’une réelle remise en cause d’un féminisme reposant sur le système ?

Le problème est-il que Beyonce exploite sa main d’œuvre ou alors que cette dernière soit essentiellement composée de femmes ?

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Au delà du fait qu’il est assez naïf de croire qu’il est possible d’acheter des vêtements à bas prix sans qu’il y ait des sacrifices derrière (et les enseignes Zara, Mango, New Look, Topshop ou encore H&M, ne dérogent pas à la règle), il faut espérer qu’il ne s’agisse pas d’une unième critique paternaliste d’initiatives de la femme noire comme en a récemment fait les frais Rihanna.

Nous ne pouvons que constater les divers paliers d’ambiguïté et d’hypocrisie qui enveloppent cette indignation massive…

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