Bolloré : Ce que la jeunesse africaine doit savoir !

Il est d’usage lorsque l’on parle d’une personne ou d’une société de refaire sa biographie ou son histoire, de résumer son parcours et de décrire au mieux son réseau.

 

Dans le cas de Bolloré et de la société qui porte son nom, le groupe familial Bolloré, compte tenu des informations qui aujourd’hui sont très accessibles, il nous sera inutile de revenir sur ces éléments, sauf en référence, pour conforter nos arguments [1- « Bolloré en Afrique » et « Bolloré, son empire en 10 minutes »].

Oui, la jeunesse africaine doit savoir, dans le détail, ce qu’est une société comme le groupe familial Bolloré, le Groupe Total ou Areva ainsi que les autres sociétés multinationales qui agissent en Afrique !

Des groupes qui ont laissé, directement ou indirectement, des milliers de cadavres derrière eux pour conforter leurs positions en Afrique avec la complicité des dirigeants « intronisés ». Agir est d’ailleurs le terme approprié pour ses sociétés au lieu d’investir car ce n’est pas le cas. Certains n’hésiteront pas à comparer leurs actions à du pillage, observant que ces groupes agissent dans l’« alégalité * » pour maximiser leurs bénéfices.

Dans le vocable « agir » se cachent donc plusieurs dimensions d’action : au niveau politique, économique et guerrier (déstabilisation, corruption, copinage, soutien aux rébellions, etc). Comment comprendre exactement la nature et la motivation de ce genre de société si l’on n’a pas en référence l’histoire de la décolonisation de façade des pays francophones [2- “France Afrique les relations cachées”]?

bollore

Le dernier accident de train (survenu le 22 octobre 2016 [10]) de la société Camrail au Cameroun détenue à plus de 77,4% [3] par le groupe familial Bolloré et qui a fait 76 mort, a révélé l’ampleur de l’emprise du groupe dans des pays tels que le Cameroun. Un accident tragique et quasiment prévisible, si l’on se rappelle les conditions d’octroi opaque de ce marché à ce groupe et la vétusté de cette ligne ferroviaire [4]. Ce qui est encore plus incompréhensible, pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire de la Françafrique [1] [2], c’est l’audace dont fait preuve ce groupe en proposant des indemnités dérisoires et honteuses aux victimes de cet accident [5] soit: 2300 euros, l’équivalent de 85 billets aller-retour Douala-Yaoundé en première classe !

Comprendre comment nous en sommes arrivés là nécessite donc de connaître profondément l’histoire récente de la Françafrique [2].

Cette histoire a été marquée par de nombreux conflits et assassinat de présidents africains qui se sont opposés, même indirectement, aux intérêts de la France en Afrique, et cela avec pour conséquence plus de 22 présidents africains assassinés depuis les indépendances [6] ainsi que des ralentissements notoires dans le développement de ces pays.

Il ressort donc que le groupe familial Bolloré est de plus en plus considéré par la jeunesse africaine consciente et les analystes, comme l’un des bras armés de la Françafrique avec des activités qui nuisent à la stabilité, l’intégrité, le développement et la démocratisation de leurs pays. Un de ces groupes qui soutient et maintient les dictateurs au pouvoir, conforte le népotisme, le tribalisme et le clanisme dans ces pays. Un groupe qui fait partie intégrante des rouages et dispositifs de la françafrique comme les bases militaires, le franc CFA, les sociétés minières et pétrolières.

La jeunesse africaine doit connaître la complexité du système financier de ces types de société, notamment dans l’usage qu’ils font des holdings et des paradis fiscaux nécessaires à leurs opérations occultes. Elle doit également être informée de leurs connexions avec les milieux judiciaires, les services secrets français, les milieux politiques et les sociétés de sécurité privées gérées par des anciens Barbouzes. D’ailleurs, le groupe Bolloré n’hésite pas à embaucher des anciens des services secrets tels que Michel Roussin [7]…

La jeunesse africaine doit absolument comprendre que les régimes qui ont été mis en place et qui soutiennent des sociétés comme la Bolloré l’ont été pour favoriser l’alégalité* dans l’exploitation de leurs ressources [8], elle doit saisir que ces types de sociétés, de par leur pratique qui obéit à une logique d’intérêts et de prédations économiques, font des atteintes graves à la démocratie. Et comme nous l’avons vécu récemment, les premières victimes de ces atteintes à la démocratie est la jeunesse.

Tous ces agissements rentrent aussi dans une logique néo-coloniale, voire de domination, au vu des moyens et des méthodes employés. Ce qui, par conséquent, laisse très peu de marge de manœuvre de développement pour une jeunesse qui rêve un jour d’entreprendre et de s’épanouir sereinement dans un État de Droit, dans leurs pays.

Mais aujourd’hui, l’arme la plus efficace contre ces groupes ou sociétés multinationales sont : l’information et la dénonciation puisqu’il est prouvé que ces groupes fonctionnent comme les services secrets, autrement dit « Pas vu pas pris ». À cette jeunesse donc de devenir les « Julien Assange » africains, et d’informer des moindres agissements de ces sociétés, de soutenir les victimes de leurs injustices [9] et de faire le nécessaire en toute conscience le moment venu.

 

* Alégalité : ce qui n’est pas prévu par la loi.

[1] Bolloré en Afrique  et Bolloré, son empire en 10 minutes
[2] France Afrique les relations cachées
[3] Actionnaire Camrail
[4] Au Cameroun les chemins de fer restent aux norme coloniales
[5] Bolloré versera 2300 €à chaque famille des 76 morts dans l’accident ferroviaire du 21 octobre au Cameroun.
[6] Listes des président africains assassinés depuis 1963
[7] A 75 ans Michel Roussin fait sont retour chez Bolloré
[8] Le groupe français Bolloré tente d’intimider les médias qui s’intéressent aux pratiques abusives dans ses plantations camerounaises
[9] Comment le groupe Bolloré a ruiné deux entrepreneurs camerounais

[10] Au Cameroun, l’horreur après l’accident de train mortel

 

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