Alors que nous assistons au Brexit, retrait du Royaume-Unis de la Communauté Européenne, la finance Africaine, elle, poursuit son chemin vers l’union et unité. La CEDEAO, littéralement “Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest”, va procéder au lancement de sa monnaie unique en 2020.
Cette décision a été adoptée lors de la 24ème réunion du Conseil de convergence des ministres et gouvernement de la zone monétaire ouest-africaine ainsi et l’union monétaire de la CEDEAO. La Cedeao a été instituée par le traité de Lagos en mai 1975 par quinze pays de l’Afrique de l’Ouest .Comptant en son sein 15 membres, à savoir le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Sierra Leone, le Togo et le Cap-Vert.
Avec l’établissement d’une Banque Centrale avant la mise en circulation de la nouvelle monnaie.
Les pays membres semblent avoir saisi l’importance et le rôle d’une monnaie unique dans l’accélération du développement du continent. Les pays membres de la Zone Monétaire Ouest Africaine (ZMAO) – la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Nigeria et la Sierra Leone – avaient initié un plan d’adoption de la monnaie unique en 2000, suite à la « déclaration d’Accra et à l’Accord de Bamako».
Ces cinq États membres, qui représentaient une population de 190 millions d’habitants et un PIB de 375 dollars US en 2008, avaient à deux reprises reporté la date de mise en circulation de la monnaie unique dans la ZMAO, alors que le lancement au sein de celle-ci devaient compléter celui de l’Union Économique Et monétaire Ouest Africaine (UEMOA), qui regroupe les huit États d’Afrique de l’Ouest ayant en commun le franc CFA.
Le Conseil de Convergence a, en outre, demandé aux États membres de « maintenir les politiques fiscales et monétaires appropriées et la mise en œuvre rigoureuse des politiques structurelles et institutionnelles dans le cadre du Mécanisme de surveillance multilatéral, afin de mettre en place une convergence et une union monétaire durables ».
Pouvons-nous espérer que le projet d’une monnaie unique africaine puisse aboutir à une union souhaitable de l’économie africaine ?
Lucas Ababa Nchama, gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), avait alors également affirmé que le projet était réalisable malgré les conventions liant les pays de la zone Franc (CFA) à la France :
« C’est comme l’intégration à l’intérieur de la Cémac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Un État peut décider d’aller avec les autres, comme il peut décider de revenir », avait-il indiqué, rappelant la souveraineté des États, tout en soulignant : « nous ne sommes pas les otages des Français (mais) des partenaires », précisant que les pays d’Afrique francophone avaient signé une convention monétaire avec le Trésor français juste pour la convertibilité extérieure, il avait conclu ainsi : « nous sommes libres».
Selon Ababa Nchama , la concrétisation du projet favorisera, entre autres, d’importants échanges inter-africains et une intégration politique projetée depuis un demi-siècle :
« S’il y a une intégration africaine avec une population jeune, avec tout ce dont regorge le continent africain, nous sommes capables de rêver qu’avant 2050, comme la Chine l’a montré au monde, l’Afrique est capable de devenir une puissance économique mondiale. C’est dans cette perspective que nous travaillons », avait assuré en août 2015 le gouverneur de la BEAC.