Le 19 juillet dernier 2016, le jeune ADAMA TRAORÉ est mort au sein de la gendarmerie de Persan (Val d’Oise), le jour de ses 24 ans, à l’issue d’une interpellation policière à Beaumont-sur-Oise. En revanche, la cause de son décès n’a toujours pas été dévoilée par les autorités, 2 semaines après les faits, et l’incident ne bénéficie d’aucune couverture médiatique réelle.
La famille a donc décidé de s’exprimer à ce sujet sur les réseaux sociaux et à travers des marches, souvent transformées en rassemblement par les forces de l’ordre, même quand ces dernières ont été autorisées par la préfecture de Paris.
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Le 21 juillet 2016, le procureur de la République de Pontoise déclare à l’Agence France-Presse (AFP) qu’ADAMA TRAORÉ “avait une infection très grave […] qui touchait plusieurs organes” et affirme une absence de violence totale sur le jeune homme lors de son interpellation du 19 juillet. Le 28 juillet, suite à la seconde autopsie qui eut lieu 2 jours auparavant, le procureur affirme de nouveau à l’AFP l’absence de “trace de violence susceptible d’expliquer le décès.” Cependant, cette seconde analyse met de nouveau en évidence plusieurs “abrasions” au niveau du front, de sa poitrine, du coude et de sa main gauche. De plus, le procureur ne mentionne pas les “manifestations asphyxiques” décelées, qui pourraient être à l’origine du décès.
En effet, les témoignages des gendarmes présents lors de l’interpellation révèlent les éléments suivants : “Il [ADAMA TRAORÉ] a commencé à se débattre et je lui ai fait une petite torsion de sa cheville gauche. Il a commencé à nous dire qu’il avait du mal à respirer. On se trouvait à trois dessus pour le maîtriser. […] J’étais sur ses jambes. Mes deux autres collègues contrôlaient chacun un bras.” Il s’agit d’un plaquage ventral soit une technique considérée comme source d’asphyxie par l’ONG Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) qui revendique son interdiction depuis mars 2016. Ces témoignages nous ont également appris qu’ADAMA TRAORÉ avait signalé “avoir des difficultés à respirer”, que les gendarmes n’ont pas réagi et l’ont fait monté dans leur voiture, l’ont conduit à la gendarmerie et une fois arrivé à destination, ont remarqué qu’il avait uriné sur le siège et qu’il était inconscient.
Un examen du coeur de la victime, également réalisé le 26 juillet, a permis de détecter “un ensemble lésionnel compatible avec une cardiomyopathie hypertrophique” c’est-à-dire une maladie du coeur qui pourrait être la cause de sa mort par asphyxie ou strictement étrangère à son décès.
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Aujourd’hui, la famille d’ADAMA TRAORÉ aimerait avoir des réponses concrètes à toutes ses questions et surtout connaître la raison de sa disparition afin de pouvoir faire son deuil comme il se doit et obtenir justice s’il s’agit bel et bien d’une asphyxie causée par des violences policières.

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