Rien ne se perd, tout se récupère ! C’est ce que nous enseigne Jose Alberto Gutierez, un éboueur de Bogota.
Jose Alberto Gutierez, âgé de 54 ans, est éboueur dans la ville de Bogota en Colombie. Il est le mécène préféré de la ville où il est surnommé “le Seigneur des livres”. En effet, ce dernier récupère les livres jetés aux ordures pour les redistribuer aux pauvres et aux démunis. En 20 ans, José Alberto a récupéré près de 25 000 livres qu’il a entassés dans sa maison, la transformant en véritable bibliothèque. Selon lui, seule la lecture peut vous libérer de l’ignorance et de la misère.
C’est en 1997 que débute son œuvre. Le premier livre qu’il eut à sauver fut une édition d’Ana Karénine, de Léon Tolstoï, trouvé dans une caisse. Dans sa “maison-bibliothèque”on peut également trouver un exemplaire du Petit Prince, du Monde de Sophie, de L’Iliade et bien d’autres ouvrages.
À l’origine, ce sont les voisins que venaient emprunter des livres pour aider leurs enfants à faire leurs devoirs. C’est pourquoi, en 2000, avec l’aide de son épouse Luz Mery Gutierrez et de leurs trois enfants, José Alberto Gutierez a transformé les 90 m2 du rez-de-chaussée en une bibliothèque gratuite baptisée « la force des mots ».
Sa femme Luz étant couturière commence alors à réparer les livres en piteux état. Elle crée “l’Hôpital des lettres”.
« La force des mots » s’est fait connaître à travers le continent et José Alberto a été invité à de grands salons du livre à Santiago du Chili, à Monterrey au Mexique, et bien sûr à Bogota.
Aujourd’hui, son œuvre a pris de l’essor. José Alberto distribue des livre dans tout le pays, jusqu’aux zones de guerre des Farc. Un guérillero l’a d’ailleurs contacté pour lui demander d’envoyer des livres aux rebelles, afin qu’ils préparent leur retour à la vie civile.
Le Seigneur des livres se confie : « Je viens d’un quartier affecté par l’ignorance et la pauvreté. Les livres m’ont transformé, alors je pense que les livres, dans ces endroits, sont un symbole d’espoir, un symbole de paix. »
Sortir des livres de la poubelle, c’est sortir des hommes de la misère !
Franceinfo lui a consacré ce joli reportage, regardez plutôt :