Emmanuel Macron et sa vision de la France-Afrique : un vent de renouveau ?

Au lendemain des résultats très attendus de ces élections présidentielles 2017, le nouveau président français, Emmanuel Macron, compte bien appliquer les points stratégiques de son programme. Mais qu’en est-il de sa vision de l’Afrique et de sa diaspora ?

Ce qu’il faut savoir de son projet :

“La France a besoin de l’Afrique pour assurer son avenir”

– Emmanuel Macron

 

  • Renforcer et renouveler la France-Afrique

Emmanuel Macron souhaite établir un partenariat ambitieux entre la France et l’Afrique en renforçant les intérêts mutuels tels que le climat, le commerce, l’emploi, l’innovation technologique, la stabilité et surtout la sécurité. Pour cela, le nouveau président veut s’appuyer sur les intellectuels, les ONG ainsi que la diaspora africains, tout en facilitant les échanges et la circulation des chercheurs et entrepreneurs africains, en mobilisant par ailleurs les investisseurs.

 

  • Avec les chefs d’État Africains

Dans les premiers jours qui suivront son élection, le Président français souhaite aller directement à la rencontre de ces homologues africains. Selon son calendrier, sa première étape sera le Maroc. Dans le désir d’approfondir les relations entre la France et l’Afrique, E. Macron envisage d’ouvrir le dialogue avec tous les chefs d’État du continent africain. Mais celui-ci projette également de travailler avec la jeunesse africaine, en mettant en avant des collaborations avec des nouveaux acteurs de la scène politique africaine plus jeunes et plus dynamiques.

“En France, comme en Afrique francophone, on a un problème similaire : les mêmes dirigeants tiennent les rênes depuis plus de trente ans”

 

  • Entrepreneuriat et innovation

Le jeune président opte pour une relation entre la France et l’Afrique tournée vers l’avenir. E. Macron aime l’innovation et les nouveaux investissements. Cette Afrique en marche, l’Afrique de l’avenir c’est aussi le pari du président français : Emmanuel Macron ne veut pas voir l’Afrique comme « un réservoir de matières premières, une zone d’instabilités, une terre de désolation ou de misère ». L’ancien ministre français de l’Économie et des finances préfère mettre l’accent sur « une jeunesse dynamique, l’explosion de l’économie numérique et de solutions digitales qui fonctionnent là-bas et encore méconnues, l’apparition d’une génération d’entrepreneurs qui créent de la richesse et des emplois, le développement de marchés intérieurs à fort potentiel. »

 

 

  • Du numérique et du digital

« Dès le G20 de juillet en Allemagne, je mobiliserai les institutions et nos partenaires internationaux pour faire du développement durable des États et des économies africaines, une priorité majeure de l’agenda international. J’entends également approfondir nos relations avec les acteurs de la société civile et les opérateurs économiques. C’est vital pour en terminer avec certains réseaux de connivence franco-africains et des influences affairistes qui, on l’a vu, subsistent malheureusement dans le système politique français, en particulier à droite. »

 

  • Démocratie, Union Africaine et immigration

Le président s’engage à faire respecter les principes démocratiques en Afrique et en lien avec l’Union Africaine. Il souhaite tout d’abord mettre l’accent sur l’intégration. Il propose notamment que « chaque étranger en situation régulière arrivant en France ait droit à une formation linguistique suffisante pour atteindre le niveau B1 (niveau qui permet la naturalisation). » Promouvoir l’immigration de la connaissance : afin, d’attirer les talents, Emmanuel Macron promet d’alléger les procédures et de réduire les délais d’obtention des visas «talents», des passeports réservés aux créateurs d’entreprise, aux investisseurs, aux chercheurs ou aux artistes.

 

  • Huit semaines pour traiter les demandes d’asile

Selon CNews, concernant les demandeurs d’asile, le candidat veut réduire les délais de traitement pour arriver à une prise de décision sur leur statut en « huit semaines ». Même ambition concernant les recours en cas de refus de demande : « Le jugement interviendra dans un délai de 6 à 8 semaines. »

Enfin l’ex candidat de “En Marche” prévoit de renforcer le corps de police des frontières européen et de s’attaquer « à la racine des causes de départ dans les pays d’accueil » en développant « des actions et des projets dans les principaux pays de départ et de transit des migrants. »

 

  • Sécurité et lutte contre le terrorisme

« L’Afrique est de plus en plus frappée par le terrorisme. Nous l’avons vu à Bamako, à Ouagadougou, à Grand-Bassam, notamment. Elle est donc une cible, et cela va perdurer. Nous devons l’aider à l’éradiquer. Pour cela, il nous faut une véritable politique africaine et méditerranéenne. En même temps, l’Afrique devient, désormais au sud du Sahara, productrice de terroristes, qui se mêlent parfois à toutes sortes de trafics, mais aussi aux irrédentismes politiques. »

Au niveau national, l’ambition est de créer un conseil présidentiel pour l’Afrique qui devra réunir des personnalités africaines et françaises pour inspirer la politique africaine de Paris et ailleurs dans le monde. Là aussi, réformer mais sans bousculer.

Sincérité ou manipulation (post) électorale ? Emmanuel Macron appliquera-t-il, au final, la même politique que ses prédécesseurs, ou l’espoir est-il permis quant à un réel changement dans les relations Franco-Africaines ? Le fait que le nouveau chef d’État prévoit, dores et déjà, d’organiser la fuite des cerveaux, en dépossédant et en privant une Afrique en pleine croissance économique et démographique de ses “talents”, ne saurait en aucun cas être profitable à celle-ci, mais contraire aux “intérêts mutuels” mentionné par le président français. Cette politique de l’Immigration choisie initiée par Sarkozy, revisitée par Macron, laisse planer un certain doute en opposition avec ce vent de renouveau tant attendu…

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