États-Unis : la communauté noire en colère après l’acquittement d’un policier

Suite à l’acquittement, vendredi dernier, du policier latino-américain qui avait abattu en juillet 2016, Philando Castile, un Afro-américain de 32 ans, lors d’un contrôle routier pour cause de phare cassé, des milliers de personnes sont descendus dans les rues. 

 

En effet, bien qu’aucun débordement n’ait été constaté, ce sont plusieurs milliers de manifestants qui ont envahi les rues, bloquant l’autoroute 94, en réaction au verdict annonçant, ce vendredi 16 juin 2017, l’acquittement du policier. Lors d’une conférence de presse devant le tribunal du comté de Ramsey dans le Minnesota, le mère de la victime, Valérie Castile a déclaré : 

« Le système continue de négliger les Noirs et il continuera de vous négliger tous. Mon fils aimait cette ville et cette ville a tué mon fils. »

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C’est le 6  juillet 2016 que tout a basculé pour Philando Castile, responsable d’une cafétéria scolaire, sa compagne Diamond Reynolds et sa fillette, toutes deux présentes dans la voiture lorsque Jeronimo Yañez a ouvert le feu sur ce dernier, à Saint Paul (Minnesota) :

« Oh mon Dieu, ne me dites pas qu’il est mort… S’il vous plaît, dites-moi que mon petit-ami n’est pas mort… S’il vous plaît… Oh non », peut-on entendre dans une vidéo filmée par la petite amie de la victime via FacebookLive. On y voit ensuite Philando Castile agonisant, le T-shirt blanc maculé de sang, sur le siège de la voiture tandis que le policier en question pointe son arme dans sa direction.

 

L’ami et ancien collaborateur de Philando Castillaire, John Thompson, effondré en parlant de la perte de son ami et de l’acquittement du policier responsable de la mort de Castille. (David Joles / Star Tribune)

Durant son procès, le policier expliquera avoir craint pour sa vie quand Philando Castile a mis la main dans sa poche pour en retirer son portefeuille dans lequel se trouvait son permis de conduire exigé par ce même agent de police. Ce dernier aurait “supposé” que l’automobiliste allait sortir une arme. Justifications qui semblent avoir convaincu les jurés après environ 30 heures de délibérations, désavouant ainsi le procureur qui avait estimé qu’aucun policier raisonnable n’aurait tiré dans de telles circonstances et qui requérait initialement une peine allant jusqu’à dix ans d’emprisonnement pour homicide involontaire au deuxième degré.

Une telle décision vient, s’il était besoin, renforcer le sentiment d’injustice ressentie par la communauté afro-américaine qui ne cesse d’accumuler les meurtres et bavures policières perpétrés à son encontre ces dernières années…

 

 

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