
Les frais de scolarité pour des universités privées américaines sont les plus élevés au monde. Les prêts étudiants étant incroyablement courants, ils représentent un réel problème socio-économique.
L’incroyable donation de Robert Frederick Smith a suscité beaucoup jalousie, aux États-Unis, et dans le même temps, réveiller un débat crucial. Considéré comme l’afro-américain le plus riche, il a récemment promis de rembourser la totalité des prêts étudiants des 396 diplômés de la célèbre université Morehouse basée à Atlanta. De nombreux internautes américains envieux ont manifesté leur frustration, face à cette annonce.
Ce n’est pourtant pas la première fois que des milliardaires font preuve de générosité dans ce domaine. L’ex maire de New-York, Michael Bloomerg avait fait don d’1,8 milliards de dollars à l’université de Hopskins (Baltimore), en novembre 2018. Selon Bloomerg, cela a pour but de réduire les inégalités de chance, à l’entrée de cette prestigieuse université de médecine, où l’année coûte 72 000 dollars.
Les frais de scolarité aux États-Unis sont particulièrement élevés. En moyenne, un étudiant américain doit débourser entre 20000 et 70000 dollars pour rejoindre une des prestigieuses universités américaines. Chacune de ces écoles a la possibilité de prendre en charge les frais de scolarité des étudiants, grâce à un système de bourse. Seulement 15% des étudiants réussissent à payer la totalité des frais de scolarité. La plupart des diplômés n’ont pas accès aux bourses et se retrouvent endettés à hauteur de 30000 dollars, en moyenne.
Un problème normalisé

Une « culture de la dette étudiante » existe donc bel et bien aux États-Unis. Des jeux télévisés proposent même de rembourser des prêts étudiants comme « Paid Off », une émission américaine. Des propositions de partages d’un futur salaire font également leurs apparitions. Appelés « Income Share Agreement », littéralement « accord de partage de revenu », ce programme permet aux étudiants de régler leurs frais de scolarité, en contrepartie de 9,6% de leur futur salaire. De plus en plus d’établissements proposent cette solution pour attirer encore plus d’étudiants, ce qui tendrait à faire grossir la bulle financière.
Les emprunts étudiants représentent actuellement 1500 milliards de dollars. L’économie américaine souffre de cette bulle financière, à l’origine de retards sociaux. En effet, l’endettement massif dû aux frais de scolarité a pour conséquence d’empêcher les diplômés d’investir. Le sujet est donc primordial, à un an et demi de la prochaine élection présidentielle américaine.