« Le Gang des Antillais » de Jean-Claude Barny

La Team ByUs a eu l’occasion de voir en avant-première le film “Le Gang des Antillais”, réalisé par Jean-Claude Barny et produit par Sébastien Onomo et Serge Lalou, dans le cadre de la 4ème édition du festival de cinéma afro américain, Brown Sugar Days.

Jean-Claude Barny est notamment connu pour sa fonction de directeur de casting pour le classique cinématographique « La Haine » (1995) de Mathieu Kassovitz, qui joue d’ailleurs le rôle de patron d’un café dans son nouveau film. En 2004, il réalise « Nèg Maron » sur la réalité des quartiers populaires des Antilles, enchaîne en 2007 puis en 2014 avec 2 séries sur France 2 et décide finalement de se lancer sur le projet du long-métrage « Le Gang des Antillais ».

Inspiré du livre éponyme de Loïc Léry, publié en 1985 aux éditions Desormeaux, ce « thriller nègre » expose « le parcours identitaire de 4 jeunes antillais arrivés en métropole dans les années 70 » qui pensent pouvoir bénéficier du fameux BUMIDOM en tant que ressortissants des DOM-TOM.

En effet, le « Bureau des Migrations pour les Départements d’Outre-Mer », créé par le Ministre de l’Intérieur de l’époque Michel Debré, a vendu du rêve à environ 160 000 antillais entre 1963 et 1983, qui voient la France métropolitaine comme un eldorado et qui se retrouvent en métropole à occuper des fonctions de domestiques, ouvriers du bâtiment, aides-soignants ou encore agents de la fonction publique de faible échelon, en plus de la quasi-impossibilité d’accéder à des logements. C’est pourquoi Jimmy Larivière (joué par Djedje Apali), arrivé à Paris pour refaire sa vie, décide d’intégrer « Le Gang des Antillais », déjà composé de Molokoy (Adama Niane), Liko (Vincent Vermignon) et dirigé par Politik (Eriq Ebouaney).

Le Gang des Antillais de Jean-Claude Barny
(De gauche à droite) Molokoy, Liko, Jimmy et Politik  – “Le Gang des Antillais” de Jean-Claude Barny

Le long-métrage met un accent particulier sur les conditions de vie, le racisme et la répression subis de manière quotidienne par la communauté afro-caribéenne en métropole à l’époque des faits, ainsi que sur les références et réflexes culturels des Antilles françaises telles que les coupes afro de Jimmy et Molokoy, certaines tenues et accessoires avec des imprimés traditionnels ou encore des expressions créoles comme « Pé la ! » (Tais-toi !), qui fait rire l’audience et lui permet d’échapper quelques secondes à la tension qui règne tout au long du film.

On ne peut parler de cette production audiovisuelle sans mentionner la bande originale qui fait voyager le public, avec des artistes comme Talib Kweli, Ben L’Oncle Soul, Carimi, Lino, Tito Prince ou encore S.Pri Noir, dont certains sont connus pour leurs discours engagés.

Conclusion : la Team ByUs vous recommande fortement ce « thriller nègre », qui a connu le meilleur démarrage pour un film français aux Antilles et en Guyane en 2016, et qui sera en salle en France à partir du Mercredi 30 novembre prochain !

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