La Géo-Ingénierie, le nouveau joujou des grandes puissances

Depuis quelques mois, nous assistons à une séries de catastrophe naturelles, la plupart due aux ouragans et tempêtes qui s’enchaînent dans l’Atlantique. Après Irma, José, Maria et Harvey, l’opinion publique se questionne sur des solutions concrètes pour agir sur le climat. Dans les coulisses du pouvoir, ces questions ont, en réalité, trouvé réponses depuis les années 50.

 

Le mot “hurricane”, nom anglophone qui signifie “ouragan” en français, trouve son origine durant l’âge d’or des Maya. En effet, dans la mythologie maya, Huracan ou Hurakan est le dieu du vent, de la tempête et du feu.

Le dieu Huracan s’appelle désormais Géo-ingénierie

La géo-ingénierie est encore un concept méconnu et confus qui regroupe un grand nombre de pratiques et de technologies touchant le globe terrestre dans sa dimension géologique et climatique, incluant les sols et la végétation. Il s’agit d’un ensemble de technologies visant à apporter une solution au changement climatique par intervention directe dans les processus globaux déterminants ces changements, notamment au niveau de l’atmosphère (et plus largement au niveau de l’espace entre la terre et le soleil) et des océans. Il n’est plus question de réduire les émissions de gaz à effet de serre, ni de chercher à s’adapter aux changements induits par le réchauffement, mais d’intervenir dans les mécanismes climatiques eux-mêmes pour permettre à l’homme d’en contrôler les effets.

Des scientifique ont même songé à envoyer une bombe nucléaire dans le coeur d’un ouragan

Depuis les années 50, de nombreuses expériences ont été pensées ou mises en pratique pour dompter le climat. En 1947, financé par l’armée américaine et la firme General Electric, le programme Cirrus est, à l’époque, proposé pour réduire l’intensité des ouragans, le but étant de larguer 36 kg de gaz carbonique au dessus d’un cyclone dans l’Atlantique afin de modifier son enveloppe nuageuse. Le procédé, appelé Salte Sink, publié en 2009, projetera de placer des entonnoirs géants dans les couloirs empruntés par les ouragans afin de capter les eaux chaudes à la surfaces des océans pour les refroidir.

La géo-ingénierie est soutenue par des sociétés privées telles que Planktos, Shell, BP, Exxon, GIEC ou par des célèbres mécènes se rêvant en pionniers du climat, comme Bill Gate ou Richard Branson.

La manipulation technologique et délibérée du climat terrestre

En 2006, les initiatives de fertilisation des océans ont également cherché à se développer, prêtant alors à grande controverse. Au début de l’année 2007, la firme ‘Planktos Inc.’, financée par le riche entrepreneur californien, Russ George, se présentant comme une « firme 7 d’écorestauration », a annoncé une “démonstration” dans le Pacifique équatorial, à proximité des îles Galápagos, le projet consistant à fertiliser une aire de 10 000 km2 à l’aide de fer, constituant ainsi une échelle beaucoup plus large que les expériences scientifiques menées précédemment, depuis le début des années 90 (la plus large, en 2002, SOFeX, avait été déployée sur 225 km2 “seulement”). Plusieurs entreprises se sont préparées à des “démonstrations” de ce type, car il est apparu qu’aucune loi ne pouvait les interdire si elles étaient menées dans les eaux internationales. Inquiets des impacts sur la vie marine et du pas franchi sur la pente menant à des expériences à plus grande échelle, les organisations environnementales ont réclamé l’arrêt de l’expérience de Planktos.

photos (plancton) Vue agrandie du plancton trois semaines après la fertilisation de l’océan arctique avec du fer
Photographie : Philipp Assmy/Awi/EPA.

Dans le reportage « Les apprentis sorciers du climat » produit en 2015, Arte fait le point sur l’état de ces technologies capables de modifier le climat à l’échelle locale et désormais planétaire. Loin des clichés conspirationnistes, on y aborde les véritables enjeux de civilisation…

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