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Harcèlement sexuel dans les administrations africaines : Balance Ton Phacochère !

Avant tout, nous tenons à présenter nos excuses à tous les phacochères qui auront du mal à assumer ce portrait peu élogieux mais ô combien réaliste de leurs personnes. Néanmoins, nous, Africain.e.s, ne pouvons nier qu’il est malheureusement assez rare de pouvoir compter sur la capacité de maîtrise d’un responsable administratif lorsqu’en tant que femme, vous vous retrouvez seule dans son bureau.

 

Le harcèlement se fait ressentir dès les premiers instants, dans les pas précipités de ce responsable après que sa secrétaire lui ait annoncé, avec un dédain empreint de jalousie, que “la demoiselle ou la dame est arrivée”. Un mépris pour la future victime que la secrétaire s’imagine consentante (comme tant d’autres), “bien heureuse” d’obtenir une faveur. Du mépris également envers ce directeur qui, en sa présence et en guise de salutations, réduit en quelques mots la candidate à un objet de désir : « Que vous êtes belle, que vous êtes charmante, ah quel honneur… Waouh sexy, dit donc !… »

L’indélicatesse des propos s’accompagnant, entre autres, d’un regard obscène capable de transpercer les pagnes les plus épais pour imaginer les formes de la cible. Et pourtant le harcèlement n’a pas encore commencé, on ne peut même pas parler de prélude tant tout semble grossier et maladroit.

Car en effet, c’est dans l’habilité et la subtilité dissimulées dans la réponse complexe et suggestive apportée, que réside le “talent” de ces pervers profiteurs. Une réponse évasive et sibylline qui laisse croire à une faveur. Une situation permise par l’inconsistance de nos institutions à établir des règles et des procédures claires pour tous.

Que cela soit dans les ambassades, les ministères ou encore les préfectures, un « phacochère » se cache, dans l’attente de jouir en nature de sa proie potentielle, conscient du pouvoir que lui confère sa position, profitant de l’ignorance, de la misère/détresse de cette dernière et du vide procédurier.

C’est donc durant ce moment fatidique de l’entretien d’embauche où la demande résonne souvent comme une supplique, que le « phacochère » négocie son service contre l’intimité de nos sœurs, nos nièces, nos filles et nos mères. Un service que celui-ci s’accapare, n’ayant cure de dégrader l’image de la fonction et de l’institution qu’il est censé représenter, ayant comme unique obsession l’assouvissement de ses désires. Un abus de pouvoir qui relève du concours national pour ceux qui on trouvé le “bon filon” de la contrepartie sexuelle. Et cela, dans l’impunité la plus totale, tant la corruption, le copinage, le népotisme et le tribalisme qui gangrènent nos sociétés africaines, la facilitent et la protègent.

Ainsi « la belle » ou « la petite », comme aime à l’appeler son prédateur, n’obtiendra pas sa signature pour sa bourse d’études tant qu’elle ne se sera pas exécutée. Tel est le parcours de nos sœurs, nos nièces, nos filles et nos mères dans les méandres libidineux de nos administrations, lorsqu’elles n’ont pas la “chance” de tomber sur des responsables intègres et consciencieux.

Dénoncer et refuser la normalisation de ce type de comportement devient donc une nécessité, tant notre système administratif est gangrené par l’incompétence et les abus en tout genre. #BalanceTonPhacochère

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