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Ibrahim Ali, une victime du FN

par BY

16 févr. 2025


C’est l’histoire d’un jeune homme de 17 ans, d’origine comorienne, vivant à Marseille, en France, assassiné d’un balle dans le dos par des colleurs d’affiches du Front National. 

Un soir du 21 février 1995, Ibrahim Ali, jeune marseillais d’origine comorienne rentre chez lui avec des amis après une répétition. Ils font partie d’un collectif hip-hop historique, les B.Vice de la Savine, une des cités les plus enclavées de Marseille. Dans des quartiers Nord, privés de transports par une politique de ségrégation silencieuse, le dernier bus ne se rate pas. Ibrahim et ses copains, habitués, pressent le pas pour le rattraper.

Le jeune Ibrahim Ali

Au même moment, 3 militants du FN collent des affiches pour la campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen qui promet en cas de victoire, “3 millions d’immigrés rapatriés”. Les deux premiers étaient armés. Aveuglés par leur haine, ils ouvrent le feu sur Ibrahim Ali et ses amis. Une balle atteint Ibrahim. Touché dans le dos, le jeune homme ne se relèvera jamais.

Ce crime raciste et lâche a été commenté à l’époque, par Jean-Marie Le Pen, chef du Front National : “Au moins, ce malheureux incident a attiré l’attention générale sur la présence à Marseille de 50 000 Comoriens. Que font-ils là ?”. Répugnant.

Jean-marie Lepen dans les années 80-90 à la télévision française

À cette époque, le Front National était en pleine montée dans le paysage politique français. Ses discours nationalistes et xénophobes stigmatisant les immigrés avaient des répercussions directes dans les quartiers populaires, à l’image de ce crime. Les trois militants du FN ont rapidement été identifiés et jugés. En 1998, ils sont condamnés à des peines de prison allant de 10 à 15 ans pour le meurtre d’Ibrahim. La justice retint le caractère raciste de cet acte.

Chaque année, des commémorations ont lieu à Marseille pour honorer la mémoire d’Ibrahim Ali. En 2021, plus de 25 ans après les faits, une rue de Marseille a été renommée en son honneur, soulignant l’importance de se souvenir de ce drame pour continuer à lutter contre le racisme et la haine.

L’histoire d’Ibrahim Ali est un rappel poignant des dangers du racisme et de l’extrémisme politique, et de la nécessité d’une société qui prône la tolérance et la justice.