Né en 1977 à Los Angeles d’un père Yoruba du Nigeria et d’une mère afro-américaine, Kehinde Wiley est titulaire d’un Bachelor des Beaux Arts de San Francisco Art Institute, obtenu en 1999 et d’un Master des Beaux Arts de l’université Yale (2001).
Kehinde découvre la peinture grâce à sa grand-mère qui l’inscrit à des cours de dessin pour lui éviter de traîner dans le ghetto de South central. Plus tard, imprégné de culture hip hop, il décide de retranscrire cette passion dans ses peintures et fort de sa connaissance en matière de grands peintres, il parvient à fondre sur la toile ces univers opposés.

« Depuis 2006, dans le cadre de son projet The World Stage, Kehinde Wiley sillonne le monde, des favelas de Rio aux faubourgs de New Dehli, pour organiser des castings sauvages. De ses rencontres impromptues avec ces jeunes noirs ou métisses naissent des portraits saturés d’ornementations et de références à la grande peinture classique.
Kehinde Wiley se veut l’héritier de la longue lignée de portraitistes qui inclut Titien et Gainsborough en passant par Van Dyck et Ingres. Il réinterprète le vocabulaire traditionnel de la puissance et du prestige dans la mise en scène hyperbolique de ses “boys” charismatiques. »
« Travail sur l’identité raciale et sexuelle, la peinture de Kehinde Wiley crée des collisions surprenantes entre histoire de l’art et culture de la rue » peut-on lire.
La mise en scène de ses toiles est hyperbolique
Kehinde Wiley met son talent au service des stars du rap et du ballon rond mais aussi des anonymes.
De Michael Jackson en passant par Notorious Big ou Samuel Eto’o, le « street portraitiste » donne à ces stars comme aux b-boys méconnus, des allures de majestés.
Grâce à la « magic touch » de Kehinde Wiley, le King of pop peut se prendre pour le roi Philippe II et le rappeur Notorious Big, pour Louis XIV.
Le peintre donne leurs lettres de noblesse à ces héros du ghetto
Kehinde n’hésite pas à ratisser les quartiers mal famés à la recherche de nouveaux modèles pour son projet « The World Stage ». Le peintre s’est ainsi intéressé à l’histoire coloniale française en Afrique, explorant entre autres le Gabon et le Cameroun.
À chaque fois, sa méthode reste inchangée : castings sauvages pour recruter les modèles, puis séance de pose suivant un tableau classique qu’il a en tête, le tout fixé en photo. Une fois trouvés les tissus qui serviront de toile de fond, Kehinde peut se mettre à peindre.
Prolifique, Kehinde a déjà eu les honneurs des grands musées américains et ses huiles sur toiles, vendues entre 80 et 160 000 euros, ont la côte.