Pour la première fois en Guyane, une association a sauté le pas de la monnaie complémentaire.
Beaucoup vont s’interroger sur l’intérêt d’opter pour une monnaie complémentaire 1,2,3. Eh bien, Vous seriez surpris des avantages que cette monnaie offre, notamment pour ce qui est de dynamiser une région sur le plan local !
Face à l’absence stupéfiante de monnaie complémentaire dans les localités des pays d’Afrique qui ont adopté le Franc CFA, un franc CFA contesté car considéré, à juste titre (ou pas), comme une monnaie coloniale, il semble plus qu’évident que les associations sur le continent africain devraient s’inspirer de Meryll Martin et à Sarinah Aselas, de l’association Kwak Lagwiyann, pour lancer à leur tour, leur monnaie locale.
L’initiative de Meryll Martin et Sarinah Aselas est clairement une révolution en soi au vu des spécificités géographiques de la Guyane. En effet, une monnaie locale ou complémentaire ( ou monnaie locale complémentaire) est par définition : “Une monnaie parallèle qui n’émane pas d’un gouvernement national et qui est destinée à être échangée exclusivement dans une zone géographique limitée. Elle fonctionne en complément de la monnaie nationale.”
Les objectifs et les avantages de cette monnaie sont multiples une fois déployés localement :
- favoriser les liens sociaux et solidaire
- défendre les principes de l’économie sociale et solidaire,
- dynamiser l’économie locale en relocalisant la production,
- éviter la spéculation et la thésaurisation de la monnaie,
- promouvoir une autre forme de consommation,
- favoriser le fond de roulement des entreprises,
- donner localement accès à davantage de biens sociaux, etc…
Le Kwak est et se veut donc, avant tout, une monnaie citoyenne, bien ancrée, sans ambition politique, afin de devenir un moteur pour l’économie locale. Pour pouvoir utiliser les Kwak, il faut adhérer à l’association et s’acquitter d’une cotisation annuelle de 15 euros (tarif particuliers). La monnaie peut ensuite être utilisée dans les réseaux de commerçant, de biens et de services de la localité. Des billets de 1, 2, 5, 10 et 20 Kwak seront disponibles et permettront d’effectuer les transactions. Le Kwak, qui équivaut à un euro, sera imprimé sur un papier ultra sécurisé dont le financement devrait se faire par le biais d’un crowdfunding.
Nous ne pouvons que souhaiter bonne chance à Sarinah Aselas et Meryll Martin pour cette initiative porteuse !
1 http://www.franceguyane.fr/actualite/economie-consommation/une-monnaie-100-guyanaise-299544.php
2 https://reporterre.net/Les-monnaies-alternatives-a-la-recherche-du-meilleur-modele
3 https://fr.wikipedia.org/wiki/Monnaie_locale