Le “Juneteenth”, nouveau jour férié pour commémorer l’abolition de l’esclavage, aux États-Unis

Un demi-siècle après l’abolition de l’esclavage aux États-Unis, le président Joe Biden crée un jour férié fédéral. Le « Juneteenth » pour commémorer la libération des derniers esclaves au Texas, il y a 156 ans. 

Juneteenth est un mot-valise créé à partir de « June » et de « nineteenth » qui signifient respectivement « juin » et « dix-neuvième » en anglais, et fait référence au 19 juin. Cette date marque le jour où l’armée de l’Union annonce aux esclaves d’une île Texane de Glaveston qu’ils sont désormais libres. L’abolition de l’esclavage au États-Unis a été officiellement abolie au mois de décembre 1865 avec l’adoption du 13e amendement.

Célébré depuis 1866 au Texas, le Juneteenth est à présent officialisé dans tout le pays par Joe Biden. Cette fête se manifeste par des marches commémoratives, discours et fêtes de quartiers. 



« “Juneteenth” symbolise à la fois la longue et difficile nuit de l’esclavage et de la soumission, et la promesse d’un jour meilleur »,

Joe Biden à propos de Juneteenth



Également symbole d’unité politique, ce nouveau jour férié a été adopté à l’unanimité par le Sénat américain (seuls 14 élus républicains ont voté contre).
« Nous n’y sommes pas encore », a indiqué Joe Biden, alors que les Afro-Américains subissent toujours de nombreuses discriminations à l’embauche, au logement et à la santé.


Une fête méconnue 

Dans un sondage publié par l’institut Gallup, nous apprenons que 28 % des Américains ne savaient rien de cet anniversaire. « Je n’ai appris ce qu’était Juneteenth qu’au lycée », a confié à l’AFP, Farah Louis, conseillère municipale noire à New York, en marge de l’inauguration. Pour elle, cette journée doit servir à « éduquer nos jeunes » sur l’histoire de la condition des Noirs aux États-Unis.

La vice-présidente américaine Kamala Harris et Opal Lee (2e à gauche), l’activiste connue comme la grand-mère du “Juneteenth”, avec le président américain Joe Biden qui tient la loi signée sur la “Journée nationale de l’indépendance du Juneteenth”.
Photo: Jim WATSON/AFP


« C’est un peu surréaliste de célébrer (cette journée) alors que nous nous battons contre des attaques nationales » visant le droit de vote des minorités, a cependant tweeté Sharif Street, sénateur de Pennsylvanie.



Lois restrictives contre le droit de vote

Plusieurs États conservateurs ont depuis le mois de janvier fait passer des lois électorales restrictives. Censées lutter contre la fraude au moment des élections, elles sont accusées de limiter l’accès aux urnes des électeurs Afro-Américains.

« La promesse d’une Amérique pour tous ne sera pas tenue tant que le droit sacré de voter restera en danger », a dénoncé jeudi Joe Biden.


Ce jour férié est réservé aux employés du gouvernement fédéral, mais dans la plupart des États,le « Juneteenth » était déjà férié.
 Des grosses entreprises comme Nike, Twitter ou Lyft ont également accordé un jour de congé pour célébrer ce jour.

Des élus, des dirigeants communautaires, des jeunes et des fanfares participent à la deuxième parade annuelle de Juneteenth, à Philadelphie, en Pennsylvanie, le 22 juin 2019.
Photo: BASTIAAN SLABBERS—NURPHOTO/GETTY IMAGES


Pour Farah Louis, membre du Parti démocrate à New York, la proclamation du « Juneteenth » comme jour férié et l’élan donné par le mouvement post-Floyd offrent « une opportunité » à la communauté noire. « Il faut battre le fer tant qu’il est chaud », explique-t-elle à l’AFP, évoquant notamment le débat sur les « réparations », l’indemnisation des Afro-Américains pour les ravages causés par l’esclavage.

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