Les origines du Swahili

Au VIIe siècle après J.-C., les zones côtières de la Tanzanie, du Kenya et du Mozambique actuelles abritent une chaîne de villes-états dynamiques et bien organisées. C’est le pays de Zendj, là où une seule langue domine…le Swahili.

 

swahiliLes souverains de ces cités-états sont des sultans arabes qui gardent une emprise sur leurs domaines. Ces sultans sont finalement vaincus par les colons portugais et omanais, mais le riche mélange culturel qu’ils ont présidé, donne naissance à la langue swahili, une fusion de mots africains, arabe et portugais. Les sultans omanais qui remplacent les dirigeants arabes, font de la légendaire île de Zanzibar(nom dérivé de Zendj “le pays des noirs”) leur quartier général, construisant de beaux palais et renforçant la culture islamique sur la côte de l’Afrique de l’Est. L’histoire et l’archéologie révèlent l’ancienneté des échanges entre la péninsule arabique, le golfe arabo-persique et la côte orientale de l’Afrique. Quelques témoignages antérieurs à l’Islam attestent du commerce exercé par des Égyptiens et des Grecs qui troquaient sur la côte, du métal et de la verrerie contre de l’ivoire, des aromates et des esclaves.

Le Swahili est parlé depuis le Xe siècle environ mais c’est au XVIe siècle qu’on commence à l’écrire

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Ceux qui se lancent dans l’apprentissage du Swahili constatent très vite qu’il comporte de nombreux mots à consonance arabe. En fait, au moins 20 % du vocabulaire est d’origine arabe, le reste provenant de langues africaines. Cela explique pourquoi le Swahili s’est écrit pendant plusieurs siècles en caractères arabes.

Après la naissance de l’Islam, les récits des géographes sont plus précis. L’explorateur Al-Mas‘ūdī (mort vers 956), qui aura fait deux voyages sur la côte orientale, fournit les premières indications sur l’existence d’établissements permanents dont la population mixte – musulmane immigrée et africaine – parle une langue locale qui, d’après la composition des mots pourrait être le Swahili. Par la suite, on cite beaucoup de mouvements d’immigration : d’Oman, de Daybul (nord-ouest de l’Inde), du golfe arabo-persique (aristocratie shirazi). D’abord installées à Mogadiscio, les familles shirazi se répandront vers le sud. Associées aux autres négociants arabo-musulmans et dominant une population africaine maintenue en semi-esclavage, elles contrôlent, pendant plusieurs siècles, des cités commerciales riches et puissantes, qui peu à peu deviennent autonomes les unes par rapport aux autres.

En Tanzanie, elle est la langue nationale, alors qu’au Kenya elle se place après l’anglais

L’utilisation de la langue swahili par quarante-sept millions de personnes et ses usages commerciaux, administratifs, politiques ont favorisé son expansion en Afrique, mais aussi dans d’autres parties du monde. Elle est enseignée notamment aux États-Unis, à Londres, à Paris, en Chine et dans beaucoup de pays africains. Son nom provient du mot arabe “Sāḥil” qui désigne la côte où elle est parlée actuellement et qui va du sud de la Somalie au nord du Mozambique, langue également parlée dans l’archipel des Comores. À l’intérieur du continent, elle est utilisée à des degrés divers jusque dans l’est et le sud-est du Zaïre (à Kisangani et à Lubumbashi), mais aussi au nord de la Zambie. Cette extension géographique explique la grande variété dialectale du Swahili qui est encore renforcée par les traditions culturelles locales.

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Une langue en constante évolution

Un swahili normalisé (standard swahili), fondé sur le dialecte urbain du Zanzibar, a été intentionnellement modelé par les colons britanniques dans la première moitié du XXe siècle; il est de plus en plus répandu du fait de son utilisation par l’administration et les moyens d’information. À Dar es-Salaam (ville économique de la Tanzanie), un institut de recherche swahili (Taasisi ya Uchunguzi wa Lugha ya Kiswahili) fournit un effort important en vue de définir et d’unifier les usages et les lexiques spécialisés, sans pour autant négliger l’étude des dialectes.

 

Le Swahili est l’une des langues les plus faciles à pratiquer. Voici quelques notions de base à connaître sur le Swahili :

Le verbe Swahili porte toujours avec lui le sujet (et quelquefois l’objet) et le temps. Par exemple, “Ninakula”, est une phrase complète qui signifie “je suis en train de manger”. Le préfixe “Ni-” tient lieu de sujet “je”, l’affixe “-na-” qui veut dire “suis en train de”, marque le temps c’est-à-dire le “présent actuel”, et “-kula” est la racine du verbe “manger”

Les pronoms :

français swahili
 Je  Mimi
 Nous   Sisi
 Tu / Vous (singulier)  Wewe
 Vous (pluriel)   nyinyi
 Il / Elle   Yeye
 Ils / Elles  Wao

Les nombres :

1 > Moja ; 2 > Mbili ; 3 > Tatu ; 4 > Nne ; 5 > Tano ; 6 > Sita ; 7 > Saba ; 8 > Nane ; 9 > Tisa ; 10 > Kumi

Mots et phrases générales : 

Français/ Swahili:

Ami Rafiki
Au revoir ! Kwaheri !
Bienvenue ! Karibu !
Désolé ! Hatari !
Eau Maji
Je t’aime ! Ninakupenda !
Merci ! Asante !
Où vas-tu ? Unakwenda wapi ?
Quoi ? Nini ?
Oui ! Ndio !

Les jours de la semaine :

En Swahili, Le samedi est le premier jour de la semaine. Le sixième jour de la semaine, jeudi, se prononce comme “Alkhamisi” pour correspondre à la façon dont il se prononce à l’origine en arabe. Jeudi et vendredi sont tous les deux d’origine arabe. Ils remplacent probablement les noms bantous originaux correspondant à ces jours à cause de leur place spéciale dans la religion Islamique.

Samedi > Jumamosi (littéralement : premier jour de la semaine)
Dimanche > Jumapili (littéralement : deuxième jour de la semaine)
Lundi > Jumatatu (littéralement : troisième jour de la semaine)
Mardi > Jumanne (littéralement : quatrième jour de la semaine)
Mercredi > Jumatano (littéralement : cinquième jour de la semaine)
Jeudi > Alhamisi (en Arabe : cinquième jour de la semaine)
Vendredi > Ijumaa (en Arabe : Jour de la réunion de prière)

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