Le Wax, ce tissu qu’on ne présente plus, a de sérieux concurrents dans le domaine de la confection. En effet, depuis quelques années, les créatrices et créateurs sont à la recherche de nouveaux tissus africains pour innover. Parmi ces tissus, voici le « Lesso » ou le « Chale », un tissu à la mode ! Le Lesso également appelé “Khanga”, “Lesso/Nambawane”, “Chiromani” aux Comores ou encore “Lamba” à Madagascar, est un tissu traditionnel d’Afrique de l’Est. Il est un symbole de toute l’Afrique de l’Est et de la culture swahili.
À ce titre, ByUs media est parti à la rencontre de Mlle Rosinel, créatrice, présidente et fondatrice de la marque « Vaya Lesso »…
- “Mlle Rosinel, pouvez-vous vous présenter et nous dire comment vous êtes arrivée dans la mode et la création?
Je n’ai pas l’habitude de parler de moi mais plutôt de mes créations, c’est un exercice difficile de se présenter. Je suis une entrepreneuse de 30 ans, j’aime les challenges. J’ai toujours été attirée par la mode, j’ai toujours apprécié me différencier par mes tenues vestimentaires, ne pas ressembler aux autres mais plutôt être moi-même. Je tente l’aventure de la Création afin de faire connaître mon pays, les Comores, petit par la taille mais grand par ses valeurs. En utilisant le tissu comorien, c’est une invitation au voyage dans les îles de l’Océan Indien.
- Qu’est-ce qui vous a poussée à entreprendre?
Je suis dans une famille qui entreprend, l’entrepreneuriat dans ma famille est une évidence. Mon exemple c’est ma mère, c’est mon modèle, elle m’encourage.
- La thématique centrale de vos créations est le Lesso, pourquoi ce choix et que représente ce tissu pour vous ?
Le Lesso est plus qu’un tissu, c’est toute mon enfance. Chaque fois que ma mère est de retour au pays, elle m’apporte toujours un Lesso, donc durant des années j’ai accumulé ces tissus. Il me rappelle mon pays, c’est un des nombreux symboles qui représentent la femme comorienne.
- Quels sont, selon vous, les avantages qu’offre le Lesso par rapport au Wax ?
Il existe plusieurs types de Lesso. Chaque Lesso a une signification. Il y a des Lesso pour chaque moment de la vie d’une femme: mariages, cérémonies, une diversité impressionnante ! Chaque personne a la possibilité de trouver son bonheur. Le Wax et le Lesso sont deux univers différents qui participent à la valorisation de l’Afrique. Pour l’instant, le Lesso est peu connu du grand public, je pense que d’ici quelques années il aura plus de visibilité.
- La légèreté du Lesso ne fait-il pas de ce tissu, une matière réservée aux professionnels de la confection ? Ou existe-t-il différents tissus Lesso ?
Il existe différents Lesso, la création n’a pas de limite. Effectivement, il est plus difficile de travailler ce tissu car il est plus fragile. Il faut plus de patience. Toutefois, cela n’empêche pas de diversifier les créations, il faut un peu plus d’ingéniosité et de subtilité.
- Lorsqu’on regarde vos créations, nous sommes surpris par deux choses : la qualité et la créativité. Quel conseil souhaiteriez-vous donner à ceux qui souhaitent utiliser le Lesso pour atteindre ce niveau ?
Je pense que pour créer il faut être fidèle à sa personnalité afin de ne pas se perdre. Je suis très exigeante envers moi-même, je privilégie la qualité à la quantité. Le conseil que j’ai à donner est de ne pas perdre sa passion et garder son grain de folie.
- Dans vos créations, vous faites aussi des modèles pour homme. Comment est perçu l’intégration de ce tissu par la gente masculine ?
C’est l’étonnement au départ mais, grâce aux modèles homme, on a réussi à masculiniser le Lesso. Je suis ravie de constater que les hommes apprécient les produits.
- Où se trouvent principalement vos clients ?
Mes clients se trouvent essentiellement en France, cependant j’ai de plus en plus de commandes via le site internet du Canada, de l’Afrique du sud, des Comores, etc…
- Aujourd’hui, dans vos démarches commerciales, ne pensez-vous pas que vos modèles peuvent aussi intéresser l’Afrique de l’Est ? Avez-vous prévu de conquérir ces marchés-là ?
Très bonne question, on avance petit à petit !
- Pour finir, quel conseil donneriez-vous à la jeune génération qui souhaite entreprendre de manière générale ?
Il faut s’autoriser à vivre ses rêves, du moins essayer. Je remercie les modèles qui me suivent dans cette aventure ainsi que ceux qui croient en moi.
Merci à ByUS pour cet interview, je suis fan de vos publications !
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