Lorsque la créativité sénégalaise se met au profit de l’écologie

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Karim Gadjigo

Karim Gadjigo est un Franco-Sénégalais de 50 ans. Entouré d’une équipe de professionnels, il a décidé de lancer un projet autour de l’écologie nommé Mia Moké.

Voyons plus en détails ses idées…

Quoi de mieux que de transmettre un message par le biais de supports ludiques et divertissants

Ce défi, Karim Gadjigo se l’est lancé concernant l’écologie. Domaine délaissé au Sénégal, ce dernier a voulu marquer le coup en sensibilisant la population, et plus précisément les enfants, à adhérer à cette tendance.

“Mia Moké”, c’est donc le nom du programme. “Moké” signifie “petit” en lingala, et ce mot n’est pas utilisé ici par hasard. En effet, l’agence de communication Advise (dont Monsieur Gadjigo fait partie) a eu la brillante idée de faire naître une héroïne, petite fille africaine très concernée par l’écologie.

La protection de l’environnement n’étant pas une priorité au Sénégal, ce natif de ce pays a déclaré :

Nous avons commencé à travailler sur le projet “Mia Moké” en 2011, pour répondre à des enjeux culturels et environnementaux” , avant de poursuivre en expliquant que : “Nous avons créé une héroïne vivant dans un village où les habitants trient les déchets.”

Pourquoi une enfant, et pourquoi une héroïne noire ?

La réponse peut paraître évidente, à savoir que toute sensibilisation est plus efficace au plus jeune âge. Cependant, M. Gadjigo a une explication socio-culturelle beaucoup plus poussée :

“Tout d’abord, à la sortie des écoles, à Dakar, on constate que les enfants ont des sacs “Dora l’exploratrice”, “Barbie” ou encore “Hello Kitty”. Ce ne sont jamais des héros africains, ce qui interroge sur la place de l’identité africaine et des modèles culturels dominants dans le monde. On peut aussi s’interroger sur l’impact que peut avoir l’absence de petits héros qui leur ressemblent dans le développement personnel de ces enfants. Ce n’est d’ailleurs pas anodin si les produits pour éclaircir la peau se vendent autant en Afrique. Nous avons donc créé une petite héroïne africaine, pour faire évoluer les mentalités à travers elle.”

Un constat a été fait : au Sénégal notamment, comme dans d’autres pays du continent, Karim Gadjigo affirme que les gens continuent de jeter leurs déchets par terre.

“À travers notre héroïne, nous cherchons donc à faire connaître la nature en expliquant comment la protéger. Par exemple, elle vit dans un village à la campagne, car c’est un endroit souvent dévalorisé par rapport à la ville, où les habitants font le tri des déchets.”

15541145_10208146708480625_3999688592433328855_nCe projet, issu donc de l’agence Advise basée à Dakar, se décline sous plusieurs supports.

Tout d’abord, une application pour tablettes uniquement : “Elle [l’application] est sur le thème de la déforestation, un enjeu majeur au Sénégal. À travers l’application, les enfants doivent résoudre une sorte d’énigme dans un village où tous les oiseaux ont disparu. Ils comprennent ensuite que c’est lié à la production de charbon qui s’est développée sur place, ayant entraîné la déforestation du site. Durant le jeu, des informations sont données sur la nature et sur les alternatives au charbon qui existent, il y a un quizz, un karaoké avec des chansons sur l’environnement…” explique M. Gadjigo.

De plus, une bande-dessinée et des livres de coloriage ont été lancés en parallèle de cette application. Leur mise en vente dans plusieurs librairies de Dakar et leur don à des écoles ou associations accroissent la visibilité de ce projet on-ne-peut-plus ambitieux.

Enfin, l’audacieux Karim Gadjigo évoque les projets futurs, à savoir un dessiné animé relatant toujours les aventures de la même héroïne, ainsi qu’un jeu vidéo et deux nouvelles applications pour tablettes. “En revanche, il nous manque des fonds pour développer une application pour smartphones” admet avec tristesse celui-ci.

Espérons que la situation s’améliore rapidement afin que ce vœu devienne réalité !

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