De nos jours, nous sommes tous censés savoir ce qu’est la mélanine. Mais connaissez-vous la mélanine synthétique ? La mélanine synthétique agirait comme un écran solaire pour lutter contre les effets du soleil sur les peaux mélano-déficientes.
Durant l’été, les personnes ne produisant pas de mélanine se retrouvent exposées au soleil et ont recours à des protections solaires telles ques des crèmes à écran total, ou pour certaines, des vêtement pour éviter que le rayonnement ultraviolet du soleil ne ronge la peau et augmente les chances de développer un cancer. Eh bien, des scientifiques ont peut-être trouvé une nouvelle façon de bloquer ces rayons dangereux : des nanoparticules imitant la mélanine et protégeant les cellules de la peau de l’intérieur ! Si elle fait ses preuves, cette approche pourrait être utilisée pour développer une meilleure protection topique et éventuellement des traitements pour soigner certains troubles de la peau.
Le pigment sombre de la mélanine est l’une des principales défenses naturelles du corps contre les dommages induits par les UV. Au-dessous de la surface de la peau, les cellules spéciales sécrètent les mélanosomes, qui produisent, stockent et transportent de la mélanine. Ces structures sont absorbées par les cellules cutanées appelées kératinocytes et forment des coquilles protectrices et anti-UV autour des noyaux des cellules. Les personnes souffrant de maladies telles que l’albinisme et le vitiligo ont, elles, une mauvaise production de mélanine et sont très sensibles aux effets des UV.
Tout est dans la Dopamine !
Pour créer des versions synthétiques de ces mélanosomes, les chercheurs de l’Université de Californie, à San Diego, ont utilisé le double de Dopamine se trouvant dans le corps humain. La Dopamine est un neurotransmetteur libéré par le cerveau présent chez l’homme et certains animaux. Elle influe notamment sur le sommeil, la mémoire, l’humeur, l’apprentissage et le comportement… L’absorption excessive et l’inconvénient de ce produit chimique indispensable peut engendrer des troubles tels que la Maladie de Parkinson et la toxicomanie, probables conséquences de quantités anormales de Dopamine. Lorsque le taux de Dopamine est multiplié par deux, il produit dans le corps des nanoparticules à base de mélanine avec des coquilles et des noyaux en polydopamine, un polymère à base de Dopamine. On peut en outre observer qu’une fois incubées dans une boîte de Pétri avec des kératinocytes humains, les particules de synthèse sont absorbées par les cellules de la peau et réparties autour de leurs noyaux comme la mélanine naturelle.
“la synthèse ne remplira pas seulement les cellules, elle les rendra plus sombre et plus structurés”
Les cellules “sont capables de traiter la nanoparticule synthétique et ensuite la convertir en une sorte de cap sur le noyau”, explique Nathan Gianneschi, biochimiste chez U.C.S.D et auteur principal de l’étude. De ce fait, la mélanine synthétique fonctionnerait exactement comme la mélanine naturelle. À savoir que “la synthèse ne remplira pas seulement les cellules, elle les rendra plus sombre et plus structurés” conclut le professeur Gianneschi.
Non seulement les nanoparticules mélaniques seront transportées et réparties dans les cellules de la peau comme la mélanine naturelle mais elles sauront également protéger l’ADN des cellules. Les chercheurs ont également incubé des cellules de peau avec des nanoparticules et les ont exposées au rayonnement UV durant trois jours. Cinquante pour cent des cellules de la peau qui ont absorbé les nanoparticules ont survécu. Les résultats ont été publiés plus tôt cette année dans la revue ACS Central Sciences.
“Maintenant que l’équipe a constaté que les nanoparticules de mélanine sont traitées de la même manière que la mélanine naturelle et protègent efficacement les cellules, la prochaine étape déterminera comment fonctionne le mécanisme d’absorption”, explique Suhair Sunoqrot, scientifique biopharmaceutique de l’Université de Californie à Berkeley. L’absorption ou comment rendre synthétiquement noir ce qui est naturellement blanc.