Miriam Makeba : chanteuse engagée, militante dans l’âme

“Je ne suis pas une chanteuse engagée. Je ne sais pas ce que cela signifie. Les gens pensent que j’ai pris la décision de raconter au monde entier ce qui se passait en Afrique du Sud… Non ! Je chantais à propos de ma vie et en Afrique du Sud, nous avons toujours chanté sur ce que nous vivions – surtout concernant les choses qui nous font mal…”

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Miriam Makeba, surnommée affectueusement “Mama Africa”, est un chanteuse et militante des droits civiques sud-africains qui a fait connaitre les chansons  Xhosa et Zulu dans le monde entier. Miriam Makeba est surtout connue pour les chansons “Pata Pata”, “The Click Song” et “Malaika”.

Zenzile Miriam Makeba est née le 4 Mars 1932 à Johannesburg d’un père Xhosa et d’une mère Swazi. Alors qu’elle n’est âgée que de 18 jours, sa mère est arrêté et condamné à 6 mois de prison pour avoir vendu de l’Umqombothi, une bière de contrebande. Miriam passe donc les six premiers mois de la vie de sa vie en prison.

Adolescente, Miriam chante dans la chorale de son école. Au milieu des années 1950, elle se produit dans des concerts locaux en tant que chanteuse professionnelle à plein temps. À la fin de la décennie, elle s’est fait un nom et est désormais connue dans toute l’Afrique du Sud.

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Miriam Makeba joue d’abord avec le groupe sud-africain de jazz ‘Manhattan Brothers’. De là, Elle rejoint ensuite un groupe entièrement féminin, ‘The Skylarks’, qui combine jazz et mélodies sud-africaines. En 1956, son premier single “Pata Pata” la propulse vers la célébrité. En 1959, Miriam Makeba connaît sa première traversée du désert sur le scène mondiale après être apparue dans “Come Back, Africa”, un documentaire anti-Apartheid réalisé par le cinéaste Lionel Rogosin. Le documentaire attire l’attention des téléspectateurs américains et conduit Miriam à assister à la première du film, en Italie.

Par ailleurs, l’intervention de Miriam Makeba en tant que chanteuse dans ce documentaire, attire l’attention de Harry Belafonte, chanteur et acteur afro-américain. Avec son aide, Miriam part s’installer aux États-Unis. Là-bas, elle enregistre une chanson à succès qui relance sa carrière. Sa magnifique voix, ses chansons et son intense présence scénique hypnotisent le public et font d’elle une femme épanouie.

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Grâce à son pouvoir médiatique, Miriam Makeba fait campagne contre les violences du régime de l’Apartheid. Le gouvernement Sud-africain de l’époque répond en invalidant son passeport en 1960. Miriam Makeba est également une activiste impliquée dans le mouvement des droits civiques afro-américains.

En 1962, Miriam chante lors de la célébration du 45ème anniversaire du président John F. Kennedy. En Juillet 1963, elle lance un appel à l’Organisation des Nations Unies, exigeant que celle-ci qu’elle agisse contre l’Apartheid. Le gouvernement sud-africain qui a révoqué sa citoyenneté, lui accorde un droit de retour en 1963. En 1965, Makeba et Belafonte remportent un Grammy pour le meilleur disque Folk. En 1969, son mariage avec le militant des droits civils afro-américain Stokely Carmichael (également connu sous le nom de Kwame Touré), chef des Black Panthers, lui cause des ennuis aux États-Unis. Cette dernière doit une fois de plus s’exiler et s’installe en Guinée.

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Miriam Makeba et Stokely Carmichael

Miriam Makeba est à nouveau à son apogée au milieu des années 1980, après avoir rencontré Paul Simon et rejointGraceland’, la tournée très engagée de ce dernier (1987).

C’est en 1990 que la chanteuse et activiste rentre chez elle pour la première fois, alors que le système d’Apartheid est en train de s’effondrer. Miriam continuera de faire de la musique et travaille comme militante des droits civiques jusqu’à sa mort en 2008.

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