Quelle est la place de la femme africaine dans le domaine scientifique ?

Il était temps que le continent africain s’interroge sur la place de la femme africaine dans le développement de la recherche et de la science. Aujourd’hui il y a 20 fois plus de femmes et de jeunes filles allant à l’école, qu’en 1970.

 

Selon l’Unesco, 27% des chercheuses en sciences, dans le monde, sont des femmes. Sur le continent, le Lesotho et le Cap Vert sont les pays qui ont bien compris la leçon, avec respectivement, 55,7% et 52,3% de femmes dans le secteur des recherches scientifiques. En revanche, la Guinée s’illustre en tant que très mauvais élève, avec seulement un taux de 5,8 % de femmes dans la recherche scientifique.

La pauvreté est la cause principale de l’inégalité de l’accès à l’enseignement secondaire

 

Wangari Muta Maathai

Depuis Wangari Muta Maathai, première femme africaine sacrée Prix Nobel de la Paix, première femme titulaire d’un doctorat, de l’Afrique de l’est et de l’Afrique centrale, et également première femme professeure au Kenya, plusieurs pays africain ont pris conscience de l’atout économique que constitue la femme. Les mises en place de meilleurs accès à l’éducation et aux sciences pour les filles sont de plus en plus approuvées par les gouvernements africains. Et malgré tout les efforts, les femmes du continent doivent faire face aux barrières que représentent la sous-alphabétisation et l’accès à la scolarisation.

La FAWE « Forum for african women educationalists » , une organisation basée au Burkina Faso qui œuvre pour la promotion de l’égalité des sexes et l’éducation en Afrique, met davantage l’accent sur l’importance de développer, chez les filles, une réflexion sur leur propre identité. L’objectif est de les aider à développer des notions positives telles que la conscience de soi et l’estime de soi, une chose qu’explique Absétou Lamizana, directrice du Fawe-Burkina Faso:

« Le manque d’ambition, de confiance en soi et d’estime de soi sont des obstacles pour les filles, en particulier dans une culture où l’inégalité des sexes et les attitudes rétrogrades à l’égard du rôle des filles et des femmes sont profondément ancrées. Cela crée un environnement dans lequel elles ont très peu confiance en elles-mêmes et sous-estiment leurs capacités. »

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L’influence des femmes africaines dans la science n’est plus à prouver

 

À titre d’exemple, le gouvernement kényan en appelle aux femmes pour l’aider à résoudre des problèmes de développement. Avec la mise en place de subventions, de bourses et d’aides, depuis 3 ans, le Kenya a vu naître de nombreux projets innovants et prometteurs. Parmi ceux-ci, le projet d’Ester Matu, de l’Institut de recherche médicale du Kenya, qui développe des savons et produits d’hygiène corporelle anti-microbiens fabriqués à partir d’extraits de plantes utilisées contre les infections cutanées et buccales. Ou encore, Mary Abukusta Onyango, aujourd’hui professeure à l’université Jomo Kenyetta de Nairobi, qui a reçu en 2011, le prix de l’Union africaine pour ses recherches sur la production de légumes traditionnels dans les pays en développement. Son exemple, espère-t-elle, influencera de nouvelles générations de jeunes femmes scientifiques.

En janvier 2007, lors du sommet de l’Union africaine (UA), les chefs d’Etat ont “instamment demandé” à tous les pays de l’UA de consacrer, d’ici à 2020, au moins 1 % de leur produit intérieur brut à la recherche et au développement. Ils se sont aussi engagés à revitaliser les universités africaines.

L’Afrique est prête pour sa révolution scientifique. Elle est capable de reprendre le dessus dans la course à la découverte et à l’innovation.

Il ne tient qu’aux gouvernements de mettre plus en avant le nouveau couple femmes & sciences, et de faire un pari sur l’avenir.

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