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Renvoyée des urgences alors qu’elle crachait du sang, Anissa décède quelques heures plus tard

par Jennifer

8 mars 2024

Anissa Karamoko, une jeune femme noire de 24 ans, est décédée le 29 décembre dernier, après avoir craché du sang et souffert des heures durant. Transportée au Centre Hospitalier de Saint-Denis, en banlieue parisienne, par les pompiers, suite à une violente douleur à la poitrine, Anissa sera renvoyée chez elle par les équipes de l’hôpital et décèdera 4h30 plus tard.

Avec les déserts médicaux en France, la surcharge des urgences est l’un des fléaux qui minent le monde de la santé. Pour ceux qui se rendent aux urgences, en plus d’être accablés par la douleur, il faut aussi composer avec le temps de prise en charge de plus en plus long. Si à priori, personne ne semble faire exception à cela, nous sommes en droit de nous demander si Anissa n’aurait pas été victime du syndrome méditerranéen. Selon France Inter, « Derrière ce nom se cache en fait un syndrome qui touche certains soignants qui considèrent que des personnes d’origine nord-africaine et africaine exagèrent leurs symptômes et leurs douleurs. Cela entraîne une prise en charge médicale plus difficile ».

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Quand on sait qu’Anissa était atteinte d’une surinfection des bronches, qu’elle crachait du sang à son arrivée à l’hôpital et ne voulait pas rentrer chez elle dans cet état, ne tenant plus debout, mais y a été contrainte, avec sa sœur qu’elle avait appelé à la rescousse, par la sécurité de l’hôpital afin de « libérer la place », il est normal de s’interroger. Le Centre Hospitalier de Saint-Denis aurait renvoyé la jeune femme chez elle avec une ordonnance lui enjoignant de continuer à prendre le médicament prescrit. C’est chez sa mère qu’Anissa trouvera la mort 4h30 plus tard.

Un drame qui en rappelle un autre, celui de Naomi Musenga, une jeune femme noire de 22 ans, maman d’un enfant de 18 mois, qui a trouvé la mort le 29 décembre 2017, à l’hôpital de Strasbourg, en raison d’un retard de prise en charge dû à une opératrice du SAMU qui ne la prenait pas au sérieux.

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Concernant Anissa, l’autopsie qui sera réalisée sur son corps prouvera que la cardiomyopathie dont elle souffrait aurait pu être détectée si l’hôpital avait pris le soin de l’examiner. Aujourd’hui, la famille de la jeune femme réclame justice et ce n’est certainement pas le « soutien » que l’hôpital dit lui exprimer qui apaisera leur peine.

Nos plus sincères condoléances aux Karamoko, aux Musenga et à tous les autres dont on ne saura peut-être jamais les noms.