Lors de la présentation des résultats du groupe pour le compte du premier semestre 2017, Canal+ comptait 2,713 millions d’abonnés en Afrique subsaharienne.
Le groupe accuse désormais une perte de 52 000 abonnés , soit 2% de moins que les 2,765 millions d’abonnés recensés en décembre dernier, lors de la publication des résultats du second semestre de 2016.
Cette situation est le résultat du piratage numérique et de la croissance des opérateurs de télévision payante, tels que DsTV, StarTimes et Kwese TV.
Le piratage numérique fait perdre beaucoup de clients au groupe Canal+. En effet, l’Afrique est un continent où le groupe Vivendi ne peut pas intervenir directement. Bien que le groupe français ait investi des millions d’euros dans la lutte contre le piratage, les pertes demeurent toujours aussi importantes. Rien qu’en Côte d’Ivoire, Canal+ estime qu’il y aurait environ un millions de clients-pirates, soit le double du nombre de ses abonnés.
“Il y a une très forte demande du public, concernant les grandes séries d’Afrique francophone, sachant qu’il consomme déjà “de l’Afrique anglophone”, lusophone et même des séries latino-américaines”, souligne Damiano Malchiodi, directeur de la chaîne A+ (filiale du groupe français Canal+) qui ambitionne de faire émerger une industrie locale avec les investissements de son groupe.
Le groupe Canal+, qui refuse de communiquer sur les investissements en Afrique, compte, entre autres, sur le continent pour compenser les pertes d’abonnés africains.
Comme de nombreuses multinationales, Canal+ veut bénéficier de l’émergence des classes moyennes africaines. Ainsi le groupe mise sur des nouveaux programmes et de nouvelles équipes dont l’équipe éditoriale composée “de gens d’Afrique centrale et de l’Ouest” basée à Abidjan. Canal+ investit dans la coproduction, notamment avec le rachat du groupe nigérian Iroko, l’un des principales plateformes de streaming Nollywood et séries TV. Mais, même si la chaîne essaie avant tout d’investir dans des productions francophones, télévision comme cinéma.
Le Groupe français l’a bien compris, l’audiovisuel africain est en plein essor et la concurrence se fait ressentir ! Le téléspectateur africain est exigeant et les maisons de production nationales des pays émergents se multiplient sur le continent. Il y a une vrai professionnalisation des métiers de l’audiovisuel. Ce qui laissera, à terme, peu de place au Groupe de Vincent Bolloré.