Beaucoup d’entre nous désespérait de voir, de leur vivant, un pays de la zone francophone se lancer sérieusement dans les énergies renouvelables. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que nous avons appris que le Sénégal a inauguré une centrale solaire le 22 octobre à Bokhol dans le nord du pays. Une grande centrale de 20 mégawatts crêtes qui amorce une série de construction d’autres centrales dans tout le pays, prévues pour les années à venir.
Ce méga-projet a nécessité un financement de 25 millions d’euros par des investisseurs étrangers mais également sénégalais. La durée de la réalisation du projet a été de 8 mois, avec l’emploi de 300 travailleurs en provenance des localités environnantes ainsi que le support technique de la SENELEC, la Société Sénégalaise d’Électricité. À terme, l’objectif de cette centrale est d’alimenter plus de 160 000 personnes en électricité et d’éviter une émission annuelle de 25 000 tonnes de CO2.
Derrière ce premier projet réussi se cache un travail de fond du ministère de l’Énergie sénégalais, de la SENELEC, des différents partenaires locaux et étrangers.
En effet, comme l’explique le ministre de l’Énergie Sénégalais, dans la vidéo ci-dessus [1], des projets de petites centrales de 2 MégaWatts, par exemple, ont été initiés auparavant au Sénégal pour alimenter le centre Léopold Senghor. Des études poussées ont été menées pour définir concrètement les besoins en énergies du pays et les grands axes de développement pour introduire, promouvoir et financer les énergies renouvelables dans tout le pays.
C’est dans ce cadre de synergie très forte entre les investisseurs (publics ou privés), les institutions, les communes et les partenaires technologiques, que le Sénégal met en place son programme Énergie Renouvelable. Un programme qui ne semble pas, on l’espère, laisser de la place au hasard et à l’amateurisme.
Comme tout projet abouti est le fruit d’une bonne étude, il est aussi intéressant de consulter les études qui ont été faite par le ministère de l’Énergie sénégalais et la Fondation pour l’Énergie [2]. Cette étude montre l’importance et l’impact de l’introduction des énergies renouvelables au Sénégal.
L’autre point important que montre cette étude et la rentabilité des investissements dans un pays où la population s’équipe de plus en plus. Et cela, avec un investissement différencié qui apporte des bénéfices de 10% pour les investisseurs locaux et de 6% pour les investisseurs internationaux. Des investissements qui, à la base, peuvent être soit philanthropiques, soit limités pour éviter des effets spéculatifs.
Suivre le développement des énergies renouvelables au Sénégal est par conséquent intéressant sur plusieurs points :
– Un modèle de développement du secteur
– Comprendre les mécanismes de financement
– Comprendre l’impact sur la société et l’économie
– Apporter de nouvelles solutions technologiques et des savoir-faire
– Dynamiser des zones et des secteurs d’activité
Pour rappel, le Sénégal est un des rares pays de l’Afrique de l’Ouest qui connaît une stabilité institutionnelle et économique, avec un classement honorable à la 9ème place (2015) de l’indice Mo Ibrahim [3].
[1] https://www.youtube.com/watch?v=uTlNJUvlCvQ
[2] http://www.energies-renouvelables.org/Noria/docs/senegal.pdf
[3] http://mo.ibrahim.foundation/static/iiag-data-portal-2015/index-fr.html