Surya Bonaly, un prodige du patinage artistique sous-estimé
Dans les années 1990, Surya Bonaly a marqué le monde du patinage artistique. Cette patineuse noire a acquis une image de rebelle, refusant de répondre à cet idéal imposé par les juges et les amateurs de patinage sur glace. Elle s’est affirmée dans le monde du sport en montrant sa volonté de casser les codes.
Il y a des moments comme ça qui changent des carrières à jamais. En 1998, Surya Bonaly, patineuse d’origine réunionnaise, maintes fois récompensée en France et en Europe pour son talent indéniable, tente le tout pour le tout pour décrocher la médaille d’or aux Jeux Olympique de Nagano.
À la fin de son programme de 4 minutes, elle réalise un incroyable salto arrière, jambes tendues et réceptionné sur un seul patin à glace. Une figure dangereuse jamais tentée en compétition officielle. Malgré le risque de disqualification – la figure étant interdite en compétition par la Fédération -, la sportive impressionne et marque l’histoire du patinage artistique en devenant la première au monde (hommes et femmes confondus) a réussir une telle prouesse.
Mais le jury, peu impressionné, lui octroie une sévère pénalité qui l’a relègue à la dixième place du classement. « Surya, la rebelle » comme on l’a surnommait à l’époque, n’est jamais rentrée dans le moule de la patineuse artistique idéale. La sportive a défié par sa simple présence, tout un milieu autrefois peu enclin au changement.

Elle, que beaucoup ont trouvé « sans grâce », « trop musclée », a trouvé son salut dans la performance sportive et ne s’est jamais excusée d’exister. Sa détermination et son génie sportif ont inspiré de nombreuses jeunes femmes afro-descendantes à fouler la glace et décrocher des médailles. Son parcours va être raconté à travers une série réalisée par Audrey Estrougo. « C’est le portrait d’une héroïne hors norme qui lutte pour s’émanciper et s’affirmer dans l’univers des années 1990 : le combat d’une femme noire pour la justice et l’égalité. » a déclaré la réalisatrice engagée.
