Tchad : le président Idriss Déby mortellement blessé lors de combats avec des rebelles
Le président Tchadien, Idriss Déby Itno, est mort ce mardi matin, après 30 ans de pouvoir. Blessé lors d’affrontements avec la rébellion venue de Libye, il n’aura pas survécu. Ramené à N’Djamena, la capitale du Tchad, il est décédé des suites de ses blessures, à l’âge de 68 ans. Son fils Mohamat Déby Itno dirigera une transition de 18 mois.
La mort du président Idriss Déby Itno a été annoncée à la télévision nationale. C’est le général Azem Bermandoa Agouna qui a lu le communiqué. « Le président de la république, chef de l’Etat, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad » annonça t-il.
Dans ce même communiqué, le général a apporté des détails sur les circonstances de la mort du maréchal président : « Il a pris la tête des opérations lors du combat héroïque mené contre les hordes terroristes venus de la Libye. Il a été blessé au cours des accrochages et a rendu l’âme une fois rapatrié à N’Djamena ».
C’est donc avec les armes à la main que celui qui répétait qu’il n’était pas un général de salon et qu’il allait mourir dans les combats, est décédé.
Lire aussi >> Des élections présidentielles au Bénin, au Tchad et à Djibouti, où les présidents sortants rempilent sans inquiétude
Mohamat Idriss Itno à la tête du conseil militaire
Mohamat Idriss Itno, le fils du président défunt, a été désigné à la tête du conseil militaire et est chargé de conduire la transition de dix huit mois. De fait, la constitution du pays n’a pas été respectée puisqu’elle stipule qu’en cas de vacance du pouvoir c’est le président du sénat qui doit remplacer le défunt président.
Mohamat Idriss Déby qui a dissous le gouvernement ainsi que l’Assemblée nationale, promet de nouvelles institutions après les élections libres et démocratiques prévues dans dix huit mois.
Un pouvoir sur la sellette
La rébellion engagée à faire partir le pouvoir de N’Djamena, a promis de marcher sur la capitale. « Nous comptons poursuivre l’offensive » affirme le porte parole du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT).
Si d’un côté l’armée tchadienne affirme avoir tué plus de 300 personnes dans le camps des rebelles, au cours des affrontements et n’avoir perdu que 5 soldats, de l’autre, les rebelles qui ont affirmé que Idriss Déby Itno avait été blessé, ont assuré s’être rendus maitres de la province du Kanem où se sont déroulés les combats. Cette rébellion est déterminée à déloger le pouvoir en place qui dirige ce pays d’une main de fer depuis 30 ans.
Les obsèques nationales du président auront lieu ce vendredi 23 avril à N’Djamena, avant son inhumation dans sa région natale. Pour rappel, Idriss Déby Itno était arrivé au pouvoir en 1990, suite à un coup d’État orchestré contre Hissène Habré.
