Zoom sur le Kente, ce tissu ghanéen qui foule les podiums
En janvier dernier, Virgil Abloh présentait à Paris sa toute dernière collection Louis Vuitton Homme. À cette occasion, le directeur artistique d’origine ghanéenne a souhaité rendre hommage à sa culture en mettant en avant le kente, tissu emblématique de son pays.
La collection Menswear Automne-Hiver 2021/2022 de Virgil Abloh pour Louis Vuitton était axée autour de trois messages forts : la culture noire, l’anti-racisme et l’anti-homophobie.
Présentée au sein d’un espace design avec du marbre vert évoquant le Pavillon Barcelona de l’architecte Mies van der Rohe, cet événement a permis au kente de gagner en popularité et au Ghana, de rayonner mondialement.
Un tissu royal
Fiers de leur culture mode, les Ghanéens valorisent énormément le kente, perçu comme le plus beau et le plus spectaculaire tissu du monde. Au fil du temps, il a conquis l’Afrique noire dans sa globalité.
Auparavant, le kente était un tissu exclusivement réservé à la royauté et à la haute société ghanéenne. Il est de nos jours accessible à tous, tout en conservant un certain prestige car lorsqu’il est tissé, il est assez onéreux.
Il existe deux principaux types de kente au Ghana, représentant deux groupes ethniques : les Ashanti et les Ewe.
Tandis que le kente Ashanti est caractérisé par des motifs clairement perceptibles et des couleurs vives, le kente Ewe (en fait appelé « kete » par cette ethnie) se distingue par sa subtilité et son minimalisme. On observe aujourd’hui une fusion des deux, leurs différences n’étant plus aussi visibles.
L’hommage rendu par Virgil Abloh
Lors du dernier défilé Louis Vuitton, le kente était la pièce maîtresse. Virgil Abloh n’en est pas à sa première démonstration de la culture ghanéenne : à maintes reprises, le directeur artistique a imaginé des pièces de prêt-à-porter aux couleurs du drapeau du Ghana.
Abloh a longtemps été surnommé « le Petit Prince du cool ».
Il y a cinq ans, personne ne s’attendait à ce que ce prodige venu de l’Illinois, diplômé en architecture et DJ à ses heures perdues, devienne l’un des piliers de la mode et du luxe contemporains. Sa force ? Ne pas avoir été formé en école de mode, ce qui lui confère une liberté créative à l’origine de masterpieces.
Il aura fallu de l’audace au styliste pour mixer du kente avec des pièces de costume. Un mélange qui s’est avéré payant, en résultent des silhouettes streetwear et tailoring aux imprimés africains flamboyants, de quoi ravir les yeux des aficionados de mode.
Le message qu’Abloh a souhaité passer est limpide, à savoir : montrer que les Noirs peuvent incarner des rôles importants dans la société. «La mode est un outil de la mise en forme de ces identités. De façon inconsciente, nous faisons confiance à une silhouette en costume et nous nous méfions en voyant le contour d’un sweatshirt à capuche. Un homme d’affaires est-il toujours blanc ?», peut-on lire dans la note d’intention écrite par le directeur artistique… À méditer !
Retrouvez quelques looks de la collection
