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La Critique Sincère de Kayzenberg : JOKER

par BY

27 oct. 2019

Chroniqueur et réalisateur, Amadou Mariko aka Kayzenberg nous livre une critique sincère et sans langue de bois sur le tant attendu Joker de Todd Phillips, actuellement dans les salles.

Dans les salles depuis le 9 octobre 2019, Joker est un thriller psychologique américano-canadien à 55 millions dollars, coécrit et réalisé par Todd Phillips, qui revient sur les origines du personnage légendaire de DC Comics. Au casting, des pointures telles que Joaquin Phoenix, Robert de Niro, entre autres. Véritable succès au box-office, ce drame qui divise ne saurait faire l’impasse sur l’impressionnant  jeu d’acteur de Joaquin Phoenix.

SYNOPSIS 

Interdit aux moins de 12 ans, le film qui prend place dans les années 80, relate l’histoire originale du Joker, figure emblématique et ennemi juré de Batman. Un focus sur le personnage d’Arthur Fleck, un homme sans concession, un comédien de stand-up raté et méprisé de tous, qui sombre peu à peu dans une folie meurtrière, après avoir été agressé dans les rues de Gotham City…

AVIS GÉNÉRAL 

Un film lourd, pesant, qui suscite d’ores et déjà de nombreuses critiques, bonnes ou mauvaises. Certains qualifient ce drame de “très bon film”, voire d’”œuvre d’art”, tandis que d’autres affirment avoir trouvé le film médiocre au point de s’endormir durant la séance, ou ne pas avoir accroché du tout. 

Pour ma part je suis assez mitigé. J’ai trouvé ce film très bien fait, du vrai cinéma ! J’ai parfois eu l’impression d’être dans un film d’auteur avec une véritable empreinte artistique : la manière dont sont posés les personnages, la ville de Gotham (qui est pour moi une entitité à part entère)… Néanmoins, j’en ai pas pris plein la vue non plus ! 

SCÉNARIO 4/5

Je trouve que le scénario est le vrai point fort du film. Tout s’imbrique parfaitement !  Arthure Fleck (interprété par Joaquin Phoenix sur qui on reviendra plus tard) est un jeune homme fragile, victime de la société et de la cruauté humaine. Il recherche l’amour, l’affection, la reconnaissance, en vain… Après son premier meurtre, il dira à sa psy : « Je me demandais si pendant tout ce temps, j’existais vraiment et je me suis rendu compte que c’est le cas ! » 

Ce que je trouve magique avec le scénario c’est que tout est cohérent. À aucun moment, on se demande pourquoi il a fait ça ni pourquoi elle lui a dit ça ? Cela peut paraître facile à réaliser mais je peux vous assurer que non ! Combien de fois on a pu voir des films où on ne comprenait pas pourquoi le héros faisait tel ou tel choix ?! Là, ils posent parfaitement la ville de Gotham. On est quasiment en enfer, on a l’impression que celle-ci n’est peuplée que de mauvaise personnes. J’y vois le reflet de notre société actuelle, un mélange de ce qu’on peut lire et voir sur les réseaux sociaux, concernant les faits divers et certains titres de journaux.

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Il y a très peu de scènes d’action mais elles sont plutôt bien exécutées, saisissantes (certains diront “violentes”), pouvant hurter les âmes sensibles. Elles ont le mérite de nous faire oublier le manque d’action ! 

J’insiste encore sur la qualité du scénario qui nous conduit notamment à comprendre pourquoi BATMAN existe et siège à Gotham. Le seul petit élément que je n’ai pas apprécié est le lien de sang établi entre Thomas Wayne et Joker. Selon moi, ce n’était pas utile et ça n’a rien apporté au film. Ils sont quelque part déjà liés par le destin, faisant de l’un, le héros, et de l’autre, le grand méchant. On n’a pas besoin de plus, en fait : tout est déjà là !

RÉALISATION  4/5

Comme dit plus haut, par moment, j’ai eu le sentiment d’être dans un film d’auteur, en raison de certains choix de plans. Je trouve que la réalisation s’accorde avec le scénario. Par exemple, lorsque la ville est sur le point de plonger dans les ténèbres, le travail de réalisation nous permet de comprendre et surtout de ressentir cela à travers les plans choisis.

L’étalonnage (la couleur, l’esthétisme des images) légèrement jaunie accentue le coté sombre du scénario ainsi que l’époque où se déroule l’histoire. Dans un contexte plus moderne, ils auraient certainement opté pour un ton plus bleuté (il n’y a pas de règle clairement établie mais généralement c’est le procédé utilisé).

BANDE SON 3/5

Ma culture musicale n’est sans doute pas assez étendue et du coup, je n’ai reconnu aucune référence musicale de la bande son. La musique du film ne m’a pas plus marqué que ça, mais les sons, tout comme la réalisation, ont bien été au service du scénario. 

CASTING 5/5

Joaquin Phoenix, qu’on ne présente plus et qui a récemment interprété le personnage de Charlie Sisters dans Les Frères Sisters  / The Sisters Brothers de Jacques Audiard, en 2018, a littéralement  transcendé l’écran avec une palette inépuisable de jeux dans le rôle du Joker. Une performance incroyable ! Le gars joue même avec son corps et à certains moments, on a carrément l’impression qu’il est désarticulé. 

Après Hearth Ledger particulièrement excellent dans Dark Knigth, on se demandait quel acteur pouvait lui succéder avec brio… Eh bien, Phoenix a su relevé le défi et nous émerveille dans le rôle du Joker !  Rien que pour lui je vous invite à voir le film. Quant à Robert De Niro qui interprète le personnage de Murray Franklin, rien à dire ! Toujours aussi classe et talentueux, . Le casting est tout simplement parfait.

Ceci n’était que mon avis en tant qu’amateur de cinéma 😉

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Scénario :     4/5

Réalisation : 4/5

Bande son : 3/5 

Casting :      5/5

Total :        16/20

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