politique

Un sommet pour relancer les économies africaines à Paris

par Mamadou

18 mai 2021

Plusieurs dirigeants africains ont rallié la capitale Française pour un sommet sur la relance des économies africaines qui ont été fortement touchées par la crise sanitaire. Pour la première fois depuis trois décennies, l’Afrique est en récession de 3,4% avec un recul du PIB de 2,1%. Ce sommet permettra de financer des projets et alléger la dette de certains pays.

Si le continent africain a été relativement épargnée par la crise sanitaire du Coronavirus avec 130.000 morts, un peu plus que le nombre de morts en France (108.000 morts), l’Afrique a subi de plein fouet la crise économique engendrée par la crise sanitaire. Son économie est entrée en récession et à bout de souffle du fait de reposer en grande partie sur des financements externes et sur des aides publiques au développement. Les institutions financières comme le fond monétaire internationale avaient donné l’alerte au sujet de la fragilité des économies des pays africains.

Ce sommet sur les économies africaines à Paris, sous la présidence d’Emanuel Macron, tentera de répondre à cette préoccupation. La réunion de ce mardi 18 mai sera divisée en deux sessions: l’une sur le “financement et le traitement de la dette publique”, l’autre sur “le secteur privé africain”. Le sommet se terminera par une conférence de presse conjointe entre le président français Emanuel Macron et celui de la République Démocratique du Congo Félix Tshisekedi qui est actuellement le président en exercice de l’Union africaine.

Emanuel Macron avec son homologue congolais Félix tshisekedi

Parmi les chefs d’Etats africains présents à ce sommet seront présents : Alassane Ouattara, Macky Sall, Muhammadu Buhari, Paul Kagame, Denis Sassou Nguesso, Roch Marc Christian Kaboré, Bah N’Daw, Nana Akufo-Addo, Cyril Ramaphosa, João Lourenço, Faure Essozimna Gnassingbé, Filipe Nyusi, Sahle-Work Zewde, Abdallah Hamdok, Kaïs Saïed ou encore Mohamed Ould Ghazouani.

À noter l’absence du chef de l’Etat guinéen, le professeur Alpha Condé, qui n’a pas été invité, en raison de fortes violations des droits de l’homme dans son pays. En effet, depuis que ce dernier est à la tête de la Guinée, le nombre de morts ne cesse de croitre et plusieurs opposants à son régimes ainsi que des acteurs de la société civile croupissent dans les prisons guinéennes sans aucun réel fondement.

Le président guinéen Alpha Condé un des rares absents de ce sommet par faute d’invitation

Le sommet a convié aussi des représentants des organisations africaines comme le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mohamat, et le président de la banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, qui a affirmé que « Les financements ne sont pas le problème, mais plutôt le manque de projets bancables. Nous avons donc facilité le développement de certains de ces projets. Pour cela, nous avons créé une entreprise, ‘Africa 50’, dédiée à la préparation de projets avec le secteur privé pour les rendre bancables ». Un sommet à hauts enjeux économiques pour les pays africains qui pour le moment ne pourront éviter l’endettement.

Pour le moment, on ignore le montant qui sera alloué aux pays africains. Les droits de tirage spéciaux sont répartis en fonction des quotes-parts de chaque pays au FMI et (plus le pays es riche, plus son quote-part est élévé). Sur le papier, l’Afrique ne bénéficiera que 34 milliards de dollars. Les chefs d’États africains tenteront, lors de ce sommet, d’inverser ce système pour avoir une réallocation de leurs précieux DTS par les pays développés.

En finir avec la logique de l’assistance

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, exhorte à ce que ces fameux quotes-parts soient révisées pour que les pays africains aient une meilleure représentativité au sein du FMI, ce qui leur permettra d’avoir un meilleur accès à cet instrument de financement.

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Ce sommet sur les économies africaines ne sera surement le dernier. Les économies des pays africains respireront lorsque la gestion des finances publiques seront assainies. Aucun pays ne sortira de l’assistance lorsque l’argent public est perpétuellement détourné ou très mal orienté comme par exemple, servir à financer des secteurs qui ne boostent pas l’économie du pays.