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Violences policières : qu’en est-il de l’Afrique ?

par Lina

19 mars 2018

Le 15 mars c’était la journée internationale contre les violences policières… Mais qu’en est-il des forces de l’ordre en Afrique ?

 

Les forces de l’ordre africaines ne font pas l’unanimité auprès des Africains. Violences, rackets, viols, détournements de fonds, corruption, la liste des délits et crimes commis par les policiers africains n’a rien à envier aux mafias les dangereuses.

Les pires polices du monde

Force de police du Nigéria aka “The Jungle Justice”

La police Nigérienne n’est ni plus ni moins qu’un État dans un État. Bien que le pays soit une démocratie depuis 1999, la police ne cesse d’y faire sa loi. La presse rapporte régulièrement des exactions commises par les militaires ou les membres du DSS (Department of State Services), les renseignements nigérians. Ils entrent fréquemment dans les établissements scolaires pour tabasser les enseignants qui auraient l’audace de s’opposer à leur autorité et qui incitent la jeunesse à dénoncer les actes de la police.

John Uniwge, étudiant de Lagos s’est confié à Rfi, résumant ainsi l’opinion dominante :  « La police est ton amie à condition que tu sois très riche ». Avant d’ajouter : « Ou alors si tu es pauvre, elle est ton amie, à condition que tu restes le plus loin possible d’elle ».

violences policières

En RDC, policiers, militaires, mercenaires même métiers : assassins

Le dimanche 25 février dernier, les forces de l’ordre ont ouvert le feu sur les manifestants pacifiques de l’église catholique de Kinshasa. Ils n’ont pas hésité à entrer dans les églises et tirer sur les paroissiens désarmés. Le tout, sans que personne n’en donne l’ordre. Conséquences : 3 morts dont 1 bébé qui succombera après avoir inhalé du gaz lacrymogène.

Notons que le Nigéria et La RDC sont des exemples parmis tant d’autres. En effet, au Maroc, en Afrique du Sud, en Guinée et bien d’autres pays du continent, les violence policières sont quotidiennes. En novembre 2010, s’est tenue à Dakar, une “Conférence sur la réforme de la police en Afrique de l’Ouest”. Présent, le conseiller à la Cour de cassation du Burkina Faso, Kassoum Kambou, a identifié les problèmes principaux auxquels la police africaine devait faire face. La culture de l’impunité, l’absence de mécanismes indépendants de plaintes, le manque de volonté politique, l’utilisation de militaires dans le cadre de fonctions de maintien de l’ordre, une formation insuffisante ou encore les mauvaises conditions de travail de la police sont de ceux-là.

De plus en plus médiatisées, les exactions commises par les forces de l’ordre africaines sont publiées, partagées et dénoncées sur les réseaux sociaux et dans les médias. Les États sont pointés du doigt pour leur manque de transparence et de sanctions contre les abus.

“Chiens de l’État”, “Assassins”, “Brutes”, et même “Violeurs”, sont autant de surnoms attribués aux policiers africains. Parfois issus des mêmes milieux socio-économiques que la fragile classe moyenne africaine, les forces de l’ordre du continent noir se pensent au dessus des lois, mais désormais, nombreux sont celles et ceux qui n’ont plus peur de dénoncer…

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